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kalam
25 février 2007

Education2

                                                            La Boite à Merveille

Par TaRik TaiSir

L'histoire

La symphonie des trois saisons...

Premier roman de Sefrioui, La boîte à merveille, une suite de scènes et de tableaux, raconte la vie quotidienne d’une famille populaire dans la vieille ville de Fès. Dès son ouverture, le roman ne manque pas d’installer une ambiance exotique. Un regard pittoresque sur un monde plein de tendresse, de couleurs et de parfums, qui ne manque pas d’ambiguïté sur le sens du récit.
C’est bel et bien un album, pour reprendre l’expression du narrateur, dont le lecteur tournera les pages. Un album haut en couleurs qui nous fera parcourir trois saisons et nous mènera de découverte en découverte, explorer la société marocaine du début du XXème siècle : mode de vie, traditions, rituels et vision du monde. D’avoir masqué la réalité politique de l’époque, laisse entrevoir un parfum d’exotisme et fait penser à un film documentaire d’ethnographe.

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Compte rendu de lecture par TaRik TaiSir.

L’hiver
Chapitre I
Dar Chouafa

Deux éléments déclenchent le récit : la nuit et la solitude. Le poids de la solitude. Le narrateur y songe et part à la recherche de ses origines : l’enfance.Un enfant de six ans, qui se distingue des autres enfants qu’il côtoie. Il est fragile, solitaire, rêveur, fasciné par les mondes invisibles. A travers les souvenirs de l’adulte et le regard de l’enfant, le lecteur découvre la maison habitée par ses parents et ses nombreux locataires. La visite commence par le rez-de-chaussée habité par une voyante. La maison porte son nom : Dar Chouafa. On fait connaissance avec ses clientes, on assiste à un rituel de musique Gnawa, et on passe au premier où Rahma, sa fille Zineb et son mari Aouad, fabricant de charrues disposaient d’une seule pièce. Le deuxième étage est partagé avec Fatma Bziouya. L’enfant lui habite un univers de fable et de mystère, nourri par les récits de Abdellah l’épicier et les discours de son père sur l’au-delà. L’enfant de six ans accompagne sa mère au bain maure. Il s’ennuie au milieu des femmes, Cet espace de vapeur, de rumeurs, et d’agitation était pour lui bel et bien l’Enfer. Le chapitre se termine sur une sur une querelle spectaculaire dont les acteurs sont la maman de l’enfant et sa voisine Rahma.

Chapitre II
Visite d’un sanctuaire

Au Msid, école coranique, l’enfant découvre l’hostilité du monde et la fragilité de son petit corps. Le regard du Fqih et les coups de sa baguette de cognassier étaient source de cauchemars et de souffrance. A son retour, il trouve sa mère souffrante. La visite que Lalla Aicha, une ancienne voisine, rend ce mardi à Lalla Zoubida, la mère de l’enfant, nous permet de les accompagner au sanctuaire de Sidi Boughaleb. L’enfant pourra boire de l’eau de sanctuaire et retrouvera sa gaieté et sa force. L’enfant découvre l’univers du mausolée et ses rituels. Oraisons, prières et invocations peuplaient la Zaouia. Le lendemain, le train train quotidien reprenait. Le père était le premier à se lever. Il partait tôt à son travail et ne revenait que tard le soir. Les courses du ménage étaient assurées par son commis Driss. La famille depuis un temps ne connaissait plus les difficultés des autres ménages et jouissait d’un certain confort que les autres jalousaient.

Chapitre III
Le repas des mendiants aveugles

Zineb, la fille de Rahma est perdue. Une occasion pour lalla Zoubida de se réconcilier avec sa voisine. Tout le voisinage partage le chagrin de Rahma. On finit par retrouver la fillette et c’est une occasion à fêter. On organise un grand repas auquel on convie une confrérie de mendiants aveugles. Toutes les voisines participent à la tâche. Dar Chouafa ne retrouve sa quiétude et son rythme que le soir.

Le printemps
Chapitre IV
Les ennuis de Lalla Aicha

Les premiers jours du printemps sont là. Le narrateur et sa maman rendent visite à Lalla Aicha. Ils passent toute la journée chez cette ancienne voisine. Une journée de potins pour les deux femmes et de jeux avec les enfants du voisinage pour le narrateur. Le soir, Lalla Zoubida fait part à son mari des ennuis du mari da Lalla Aîcha, Moulay Larbi avec son ouvrier et associé Abdelkader. Ce dernier avait renié ses dettes et même plus avait prétendu avoir versé la moitié du capital de l’affaire. Les juges s’étaient prononcés en faveur de Abdelkader. L’enfant, lui était ailleurs, dans son propre univers, quand ce n’est pas sa boîte et ses objets magiques, c’est le légendaire Abdellah l’épicier et ses histoires. Personnage qu’il connaît à travers les récits rapportés par son père. Récits qui excitèrent son imagination et l’obsédèrent durant toute son enfance.

Chapitre V
L’école coranique.

Journée au Msid. Le Fqih parle aux enfants de la Achoura. Ils ont quinze jours pour préparer la fête du nouvel an. Ils ont congé pour le reste de la journée. Lalla Aîcha , en femme dévouée, se dépouille de ses bijoux et de son mobilier pour venir au secours de son mari. Sidi Mohamed Ben Tahar, le coiffeur, un voisin est mort. On le pleure et on assiste à ses obsèques. Ses funérailles marquent la vie du voisinage et compte parmi les événements ayant marqué la vie d de l’enfant.

Chapitre VI
Préparatifs de la fête.

Les préparatifs de la fête vont bon train au Msid. Les enfants constituent des équipes. Les murs sont blanchis à la chaux et le sol frotté à grande eau. L’enfant accompagne sa mère à la Kissaria. La fête approchait et il fallait songer à ses habits pour l’occasion. Il portera un gilet, une chemise et des babouches neuves. De retour à la maison, Rahma insiste pour voir les achats fait à la Kissaria.Le narrateur est fasciné par son récit des mésaventures de Si Othman, un voisin âgé, époux de Lalla Khadija, plus jeune que lui.

Chapitre VII
La fête de l’Achoura.

La fête est pour bientôt. Encore deux jours. Les femmes de la maison ont toutes acheté des tambourins de toutes formes. L’enfant lui a droit à une trompette. L’essai des instruments couvre l’espace d’un bourdonnement sourd. Au Msid, ce sont les dernières touches avant l e grand jour. Les enfants finissent de préparer les lustres. Le lendemain , l’enfant accompagne son père en ville. Ils font le tour des marchands de jouets et ne manqueront pas de passer chez le coiffeur. Chose peu appréciée par l’enfant. Il est là à assister à une saignée et à s’ennuyer des récits du barbier. La rue après est plus belle, plus enchantée. Ce soir là, la maison baigne dans l’atmosphère des derniers préparatifs.

Le jour de la fête, on se réveille tôt, Trois heures du matin. L’enfant est habillé et accompagne son père au Msid célébrer ce jour exceptionnel. Récitation du coran, chants de cantiques et invocations avant d’aller rejoindre ses parents qui l’attendaient pour le petit déjeuner. Son père l’emmène en ville.

A la fin du repas de midi, Lalla Aicha est là. Les deux femmes passent le reste de la journée à papoter et le soir, quand Lalla Aicha repart chez elle, l’enfant lassé de son tambour et de sa trompette est content de retrouver ses vieux vêtements.

L’été.
Chapitre VIII
Les bijoux du malheur.

L’ambiance de la fête est loin maintenant et la vie retrouve sa monotonie et sa grisaille. Les premiers jours de chaleur sont là. L’école coranique quitte la salle du Msid, trop étroite et trop chaude pour s’installer dans un sanctuaire proche. L’enfant se porte bien et sa mémoire fait des miracles. Son maître est satisfait de ses progrès et son père est gonflé d’orgueil. Lalla Zoubida aura enfin les bracelets qu’elle désirait tant. Mais la visite au souk aux bijoux se termine dans un drame. La mère qui rêvait tant de ses bracelets que son mari lui offre, ne songe plus qu’a s’en débarrasser. Ils sont de mauvais augure et causeraient la ruine de la famille. Les ennuis de Lalla Aicha ne sont pas encore finis. Son mari vient de l’abandonner. Il a pris une seconde épouse, la fille de Si Abderahmen, le coiffeur.
Si l’enfant se consacre avec assiduité à ses leçons, il rêve toujours autant. Il s’abandonne dans son univers à lui, il est homme, prince ou roi, il fait des découvertes et il en veut à mort aux adultes de ne pas le comprendre. Sa santé fragile lui joue des tours. Alors que Lalla Aîcha racontait ses malheurs, il eut de violents maux de tête et fut secoué par la fièvre. Sa mère en fut bouleversée.

Chapitre IX
Un ménage en difficulté.

L’état de santé de l’enfant empire. Lalla Zoubida s’occupe de lui nuit et jour. D’autres ennuis l’attendent. Les affaires de son mari vont très mal. Il quitte sa petite famille pour un mois. Il part aux moissons et compte économiser de quoi relancer son atelier. L’attente, la souffrance et la maladie sont au menu de tous les jours et marquent le quotidien de la maison. Lalla Zoubida et Lalla Aicha, deux amies frappées par le malheur, décident de consulter un voyant, Sidi Al Arafi.

Chapitre X
Superstitions.

Les conseils , prières et bénédictions de Sidi Al Arafi rassurèrent les deux femmes. L’enfant est fasciné par le voyant aveugle. Lalla Zoubida garde l’enfant à la maison. Ainsi, elle se sent moins seule et sa présence lui fait oublier ses malheurs. Chaque semaine, ils vont prier sous la coupole d’un saint. Les prédications de Sidi A Arafi se réalisent. Un messager venant de la compagne apporte provisions, argent et bonne nouvelles de Sidi Abdesalam. Lalla Aicha invite Lalla Zoubida. Elle lui réserve une surprise. Il semble que son mari reprend le chemin de la maison.

ChapitreXI
Papotage de bonnes femmes.

Thé et papotage de bonnes femmes au menu chez Lalla Aicha. Salama, la marieuse, est là. Elle demande pardon aux deux amies pour le mal qu’elle leur a fait. Elle avait arrangé le mariage de Moulay Larbi. Elle explique que ce dernier voulait avoir des enfants. Elle apporte de bonnes nouvelles. Plus rien ne va entre Moulay Larbi et sa jeune épouse et le divorce est pour bientôt. Zhor, une voisine, vient prendre part à la conversation. Elle rapporte une scène de ménage. Le flot des potins et des médisances n’en fint pas et l’enfant lui , qui ne comprenait pas le sens de tous les mots est entraîné par la seule musique des syllabes.

Chapitre XII
Un conte de fée a toujours une chute heureuse.

La grande nouvelle est rapportée par Zineb. Maâlem Abdslem est de retour. Toute la maison est agitée. Des you you éclatent sur la terrasse Les voisines font des vœux. L’enfant et sa mère sont heureux . Driss, est arrivé à temps annoncer que le divorce entre Moulay Larbi et la fille du coiffeur a été prononcé. La conversation de Driss El Aouad et de Moulay Abdeslem, ponctuée de verres de thé écrase l’enfant. Il est pris de fatigue mais ne veut point dormir. Il se sent triste et seul. Il tire sa Boite à Merveille de dessous son lit, les figures de ses rêves l’y attendaient. Fin.

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LES DECLENCHEURS DU RECIT :par TaRik TaiSir

L'équilibre initial coïncide dans la Boîte à merveilles avec une prise de conscience d'une carence, d'un manque (…moi, je ne dors pas. Je songe à ma solitude et j’en sens tout le poids) et se transforme en rupture.

La nuit et le poids de la solitude déclenchent le récit. Le narrateur (l’adulte) se penche sur son passé à la recherche de réponses possibles (Ma solitude ne date pas d’hier….P3.) ou de réconfort (pour égayer ma solitude, pour me prouver que je ne suis pas mort.P6.).

L’enquête se construira sur la mémoire fabuleuse héritée de l’enfant de six ans. (Cire fraîche...les moindres événements s’y gravaient en images ineffaçables…cet album…P6.)

Les outils de l’enquêteur sont donc les images d’un album. Portraits et paysages se succéderont au fur et à mesure qu’il en tournera les pages. L’abondance de l’imparfait est justifiée par la dominance du descriptif. La nostalgie orne le récit de couleurs, de parfums et de tendresse, la perception de l’enfant l’entraîne dans le monde du merveilleux et de la magie.

 

L’ESPACE

Fonction

Il permet un itinéraire. Le déplacement de l’enfant s'associe à la rencontre de "l'aventure". Et à la quête de la connaissance. On peut réduire l'itinéraire dans le cas de Sefrioui à un schéma simple, deux types de base dominent. (L’aller - retour….L’initiation et la conquête.). L’enfant revient toujours à son point de départ, la maison, plus exactement la pièce occupée par la famille. L'espace offre un spectacle, plus qu’il ne sert de décor à l'action, cette dernière n’étant pas privilégiée. Il est soumis au regard du personnage. I’enfant se dresse en spectateur. La relation entre le lieu et son état d'âme est forte. Une correspondance symbolique s'établit entre l’enfant et les lieux décrits.

Organisation :

On peut facilement constater des oppositions symboliques et fondamentales, souvent binaires.( clos / ouvert …sombre / éclairé…espace réel /rêvé). Ceci permet une mise en place de l’ambiance du secret, de l’étrange, et du mystère imprégnant le récit dès son ouverture de l’ambiance des contes merveilleux.

Représentation

La narration prend en charge les éléments descriptifs concernant le cadre de l’action. L’enfant explore progressivement ce cadre : la ruelle, le msid , La rue Jiaf et le bain maure. La description est dynamique.

La ruelle (p3) « Il court jusqu’au bout de la ruelle pour voir passer les ânes et revient s’asseoir sur le pas de la maison »

La maison(P3 ) « au rez de chaussée….Au premier….Le deuxième étage…. »

 

LE TEMPS

Comme dans les contes de fée, le temps est vague, imprécis, flou. Premier repère, l’âge du personnage principal : six ans.

L’enfant - narrateur a une conception du temps motivée par l’attente, celle de son père chaque soir et celle de grandir. L’écoulement du temps est saisi dans une logique arithmétique. Matin et soir font une journée, les jours font des mois, les mois des saisons et les saisons l’année.

Une journée ordinaire est marquée par le réveil, le msid, les jeux, les conversations des voisines, et le retour du père, tard le soir. Les jours de la semaine retracent plus des activités habituelles (Lundi, jour de lessive, mardi, journée particulièrement redoutée au msid.). Un événement exceptionnel comme un retour précipité du père à la maison ou la visite d’un étranger constituera un repère. Ainsi, l’Achoura, fête qui va bouleverser le train train quotidien de l’enfant, les différentes visites de Lalla Aicha, le départ du père vont permettre de construire une suite justifiant un déroulement chronologique. Les indicateurs de temps renforceront cette chronologie par le marquage des saisons (L’hiver / 3 chapitres, le printemps / 4 chapitres et l’été / 5chapitres). On peut alors aisément estimer la durée du récit à trois saisons et avancer que le narrateur enfant approche de ses sept ans à la fin du roman.

LES PERSONNAGES

Le lecteur découvre tôt les personnages qui vont l’accompagner le long du récit Ils sont livrés dans un ordre lié à notre découverte des mondes de l’enfants. Ceux qui ont participé à nourrir son monde fabuleux, la voisine du rez de chaussée, Kenza, une voyante, par ses pratiques magiques et rituels, Abdellah , l’épicier par ses contes et son père avec ses discours sur le paradis et l’enfer. Ceux qui font partie de son quotidien, les voisins du premier Si Aouad fabricant de charrues, sa femme Rahma et leur fille Zineb ; la voisine du deuxième étage, Fatima Bzioua. Les autres enfants de son âge au msid, son maître d’école et Lalla Aîcha, pour sa première visiteà la maison.

L’esquisse des portraits est un peu particulière. Rarement des descriptions physiques. Un nombre limité d’outils pour la description dont le nom, le sexe, l’âge, le métier, les vêtements, le statut social, la relation familiale, les paroles.

LES EVENEMENTS

Le genre policier commence par un fait accompli. Il y ‘a un meurtre et l’enquêteur est chargé de trouver l’assassin. Le roman de Séfrioui s’aligne quelque peu sur ce genre. La solitude et la mélancolie sont ce fait accompli et le narrateur doit revenir en arrière en chercher les origines. Ses témoins et ses pièces à convictions sont les images de cet album qu’est la mémoire de l’enfant.

« Ma mémoire était une cire fraîche et les événements s’y gravaient en images ineffaçables. I me reste cet album… » P 6

Premières images, un enfant seul cherchant vainement à attraper un moineau, à l’écart des enfants de son âge et étranger à leurs jeux. Un enfant troublé par les rituels de la voyante, démons et sorcières hantent son imagination. Un enfant fasciné par les contes de Abdellah, l’épicier et les discours de son père sur la mort, le paradis et l’enfer. La séance du bain maure laisse entrevoir cette relation entre le présent et le passé.

« Je crois n’avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon enfance. Une vague appréhension et un sentiment de malaise m’ont toujours empêché d’en franchir la porte. » P9.                                                                     

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par TaRik TaiSir

Les temps du récit, dans l’incipit de la Boite à Merveilles.

Une ouverture au présent

Le présent de l’indicatif a des valeurs différentes selon son emploi. Deux valeurs sont à retenir dans notre cas.

Le présent de l’énonciation : il correspond au moment où l’on parle.

Je songe / Je ne dors pas / Ma solitude ne date pas d’hier Ma solitude ( aujourd’hui, en ce moment)

Je vois P3 5 (maintenant que je parle) / Il me reste cet album pour égayer ma solitude P6 je crois n’avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon enfance / A bien réfléchir, je n’aime pas les bains maures P11.

Ce présent annonce un énoncé ancré dans la situation d'énonciation. Il révèle la présence d’un narrateur adulte et du moment d’écriture (moment de la parole, de l’énonciation). Il lui permet aussi de faire des commentaires. Ce temps est courant dans des genres littéraires comme l’autobiographie.

Le présent de narration : il s’emploie pour rapporter des actions passées en les rendant plus « vivantes », plus actuelles, donne une impression de direct.

Ainsi Sefrioui a recours à ce présent pour rendre cette scène qui appartient au passé et la montrer avec un effet précis.

Au présent: « Je vois » Ennoncé ancré dans la situation, présent de énonciation Au passé, l’enfance… Un petit garçon de six ans dresser un piège pour attraper un moineau Il (l’enfant) désire tant ce moineau /Il ne le martyrisera pas / Il veut en faire son compagnon Il court / Il revient s’asseoir sur le pas de la porte / Le soir , il rentre le cœur gros P3

Le MARDI, jour néfaste pour les élèves du Msid me laisse dans la bouche un goût d’amertume. Tous les mardis sont pour moi couleur de cendre. Il faisait froid…..

L’imparfait pour enchaîner

Le premier chapitre de la Boîte à Merveille est dominé par l’imparfait. Ce temps permettra au narrateur de peindre les lieux réels de son enfance, la ruelle, l’impasse , la maison, la salle du msid, les personnages qui l’ont marqué et le monde fabuleux dans lequel il trouvait refuge.

Deux valeurs à souligner

L’imparfait associé au passé simple, le premier pour décrire le cadre, le second pour dire la succession des événements.

Portrait + cadre de l’action

« L’école était à la porte de Derb Noualla. Le fqih, un grand maigre à barbe noire, dont les yeux lançaient constamment des flammes de colère, habitait la rue Jiaf. Je connaissais cette rue. Je savais qu’au fond d’un boyau noir et humide, s’ouvrait une porte basse d’où s’échappait toute la journée, un brouhaha continu de voix de femmes et de pleurs d’enfants. »

Cadre + actions

« Dès notre arrivée nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes. Après avoir payé soixante-quinze centimes à la caissière nous commençâmes notre déshabillage dans un tumulte de voix aiguës…….je retirai mes vêtements et restai tout bête, les mains sur le ventre….

Dans les salles chaudes, l’atmosphère de vapeur, les personnages de cauchemar qui s’y agitaient, la température, finirent par m’anéantir. Je m’assis dans un coin, tremblant de fièvre et de peur. Je me demandais ce que pouvaient bien faire toutes ces femmes qui tournoyaient partout, courraient dans tous les sens, traînant de grands sceaux de bois débordants d’eau bouillante qui m’éclaboussait au passage. » P9/10

L’imparfait pour un énoncé ancré dans la situation d’énonciation Il faudrait relier ce temps au présent d’énonciation. Les deux se confondent.

« A six ans, j’avais déjà conscience de l’hostilité du monde et de ma fragilité. Je connaissais la peur, je connaissais la souffrance de la chair au contact de la baguette de cognassier. » P20

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La Boîte à Merveilles.Un roman d’objets:par TaRik TaiSir

Une boîte sous le lit.

La Boîte à Merveilles est une boîte ordinaire contenant des objets ordinaires. Des objets hétéroclites, en matière transparente, en métal, en nacre. Un bouton de porcelaine, des boules de verres, des anneaux de cuivres, un minuscule cadenas sans clef, des clous à tête dorée, des encriers vides, des boutons décorés, des boutons sans décor (p12), des épingles (p55) un cabochon en verre taillé en diamant offert par Rahma (p38), une chaînette de cuivre rongée de vert-de-gris offerte par sa mère, (p96).

Pour les autres, ce sont des vieilleries, le « bijou fabuleux et barbare »aux yeux de l’enfant est pour la mère « un bout de verre qui peut causer une blessure » (p39)

La métamorphose et ses secrets.

La transformation est de deux ordres. Le savoir faire et l’imagination. Ainsi, une opération de nettoyage transforme le métal vil en métal noble. « je savais transformer le cuivre, cette vile matière, en or pur ». L’imagination se charge du reste, l’objet devient fabuleux, chargé de vertus, porteur d’une histoire merveilleuse (p38). Ainsi, « Les plus humbles de mes boutons et de mes clous, par une opération de magie dont j’avais seul le secret, se muèrent en joyaux. » p96.

Les objets du plaisir et du mystère.

L’enfant découvre le plaisir des sens très tôt grâce à ses objets. L’objet est regardé, contemplé et caressé. Il a une âme et une vertu de talisman. Il est source de jouissance, « Il met les sens en extase » p13, et avait un goût qu’il ne pouvait goûter de la langue et le pouvoir d’enivrer, p13. L’impuissance à en jouir pleinement est un moment difficile pour lui. « Je sentais toute mon impuissance à en jouir pleinement. Je pleurais… ». Ce moment est penible quand le sommeil empêche la contemplation, « mes yeux, hélas ! n’avaient plus la force de regarder » ; sinon encore plus cruel quand les objets perdent leur pouvoir magique et deviennent des objets ordinaires, « cette constatation fut cruelle. J’éclatais en sanglots.».

L’enfant, friand de contes découvre aussi que ses objets racontent des histoires. « un bijou fabuleux provenant à n’en pas douter de quelque palaissouterrain où demeurent les puissances de l’Invisible. »(p39). Chaque objet parle son langage (p13), c’est un ami (p13 ; 249), peut être un message, un talisman où une pierre maudite.

Les heures de chagrin

Les objets qui fascinent l’enfant et l’enchantent ont une autre fonction. Ils lui permettent de conjurer tristesse et solitude. « La nuit, la maison tomba dans le silence, je me sentis triste. Je sortis ma, Boite,..(p54).

La Boîte à Merveilles lui permet de s’évader d’un monde de contraintes et de malheur, le monde réel, celui des adultes. Ce motif revient chaque fois qu’il est question de la Boîte à Merveilles : « Pour échapper au bruit des tambours qui bourdonnait encore sous mon crâne, j’ouvris ma Boite à Merveilles,… » (p150). « Moi, j’avais des trésors cachés dans ma Boite à Merveilles. J’étais seul à les connaître. Je pouvais m’évader de ce monde de contraintes... » (P71).

L’enfant fait appel dans ses moments de détresse à ses objets « prêts à me porter secours » (p12). Grâce à sa boîte, il se sentira moins seul, moins triste. C’est dans de pareilles circonstances que l’enfant la retire de dessous son lit : « Je me sentis triste et seul. Je ne voulais pas dormir, je ne voulais pas pleurer. Moi aussi, j’avais des amis. Ils sauraient partager ma joie. Je tirai de dessous le lit ma Boite à Merveilles je l’ouvris religieusement.»(p249).

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La Boîte à Merveilles (Étude panoramique):par TaRik TaiSir

Dans son roman intitulé la boîte à merveilles, Ahmed Sefrioui nous plonge profondément dans l'univers d'un petit enfant lié "intimement" à une boîte secrète capable de le transporter au-delà de la réalité. Le roman fait s'immerger le lecteur dans la réalité d'une ville accueillante et pour le petit enfant et pour sa mère Zoubida, particulièrement après le départ du père, l'ex-tisserand de haïks.

Sidi Med, enfant de six, s'infiltre sans cesse dans le monde des femmes perpétuellement oisives et imprégnées par le quotidien dispute, commérages, papotage etc.

Le roman est "peuplé" grâce aux récits des deux personnages féminins étant donné leur prolixité sans bride.

Le noeud de l'histoire:
La faillite du père du narrateur, Abdesslam qui a perdu son capital dans le souk.

Le "happy-end ":
- Le thème du retour est crucial dans la boîte à merveilles :
1- Le retour du père déclenche de nouveau la joie et le bonheur de la famille
du narrateur.
2- Le retour de Moulay Larbi: Lalla Aîcha reprendre du coup sa vie conjugale
Heureuse.
3- Le retour de l'enfant: Sidi Med réouvre sa boite à merveilles.

L'ethnographie:
A.Sefrioui se livre à décrire minutieusement des lieux à vocation, à la fois religieux et culturelle. Le sanctuaire,) titre d'exemple, ainsi que des personnages tels que sidi El Arofi, Chouafa etc. Parallèlement, les remets non traduits du dialecte renforce ce souci ethnographique flagrant.

Le regard de l'enfant:

Étant donné qu'il est enfant, le narrateur à le droit de s'insinuer dans des zones bel et bien intimes et sans aucun doute infranchissable: prenons à titre d'illustration "le bain maure". Effectivement, la scène du bain maure fait de l'enfant un espion qui guette le monde féminin en franchissant toutes les frontières (description des corps des femmes: mamelles pendantes, cuisse humides, ventre ballonnés, fesses grises…etc.

Le pacte autobiographique:

Tel tout écrivain autobiographique, A.Sefrioui, quant à lui, promet le lecteur de lui communiquer un récit rétrospectif sincère et véridique:
« J'avais peut-être six ans, ma mémoire était une cire fraîche et les moindres événements s'y gravaient en images ineffaçable. Il me reste cet album pour égayer ma solitude, pour me prouver à moi-même que je ne suis pas encore mort.».p.6
1- Âge propice de la mémorisation.
2- Autobiographie sincère.
3- Pérennité aspirée.
Le récit d'Ahmed Sefrioui est marqué surtout par des interventions ironiques
(l'ironie: faire comprendre le contraire de ce qu'on veut dire):
Il ironise sur Zineb qui s'intéresse à l'état maladif noir…
Il ironise sur l'altitude de L.Aîcha (la chanson…).
Le sanctuaire: un saint qui préfère intensément les chats!

Le système des personnages:
sidi Mohamed: le petit de six ans (le narrateur).
Lalla zoubida: la mère du narrateur.
Lalla aicha: l'amie de Zoubida.
Maâlam abdesslam: la père de Sidi Mohamed.Tisserand.
Lalla Kenza: la voyante.
Rahma: voisine (la mère de Zineb fille que sidi Mohamed déteste). / et femme de Driss Aouad.
Fatma Bziouya: apprenti de Mr. Abdesslam.
My laarbi: mari de Lalla.Aîcha( remariage avec la fille du coiffeur).
Abdellah l'épicier: le conteur (" Homère" du petit Sidi Mohamed).
Sidi El Arofi: le voyant aveugle qui va rassurer L.Zoubida et son amie L.Aîcha.
Abderrahmane:le coiffeur.
Salama: La marieuse qui va unir My.Larbi et sa 2ème épouse.
Zhor: la voisine de L. Aîcha qui lui a communiqué la vie que mène My.Larbi auprès de sa seconde épouse.
Hammoussa: le collègue de Sidi Mohamed.

La structure de l'œuvre: 12 chapitre.
v Chapitre1:
- La solitude de l'enfant.
- Les habitants de Dar Chouafa.
- Les cérémonies de la voyante.
-La dispute: Zoubida et Rahma.

v Chapitre 2:
- Le Msid: un espace étouffant.
- La visite du sanctuaire: L.Aicha / L.Zoubida.
- (Le mausolée): Ali Boughaleb.

v Chapitre 3:
- Le fqih du Msid: une misère ridicule.
- La disparition de Zineb __ son retour était l'occasion
d'organiser une cérémonie.

v Chapitre 4:
- La visite de Lalla Aîcha: Zoubida et Aîchase livrent à leur
commérage et Sidi part à aux jeux avec les enfants.
- My escrocé par Abdelkader. (Déboires).

v Chapitre 5:
- La faillite de My Larbi (L.Aicha vend ses bijoux).
- La mort du coiffeur Sidi Mohamed Ben Taher.

v Chapitre 6:
- Le nettoyage du Msid fait par les enfants: rixe enfantine.
- L'achat des nouveaux vêtements à l'occasion de Achoura.

v Chapitre 7:
-Les festivités de l'Achoura: Sidi Mohamed part au Msid pour festoyer
l'occasion.

v Chapitre 8:
- Le combat entre le père du narrateur avec le dellal rusé. (Le jour où il
emmène Zoubida pour lui acheter des bracelets).
- Le remariage de My Larbi.

v Chapitre 9:
- Ruiné, après avoir perdu son capital, Abdesslam laisse sa famille pour
aller travailler aux tau bourgs de Fès: afin de rétablir son atelier.
- La visite de Lalla Aicha:
Changement de celle-ci.
Décision d'aller consulter le voyant Sidi El Arofi.

v Chapitre 10:
- La visite de Sidi El Arofi: La voyant aveugle a pu remédier aux
commentaires féminins.
- Le père, absent, parvient à ravir sa petite famille délaissée par l'envoi
d'une somme d'argent.

v Chapitre 11:
- Le martyre dont souffre My Larbi auprès de sa nouvelle épouse.
- Salma, la marieuse, avoue sa responsabilité.

v Chapitre 12:
- L'abstinence du petit Sidi Mohamed aller au Msid.
- Le retour: - du père (joie de la fille).
- de My.Larbi (tranquillité d'âme de Lalla Aicha).
- La réouverture de la boite merveilleuse par le petit enfant, qui s'insinue
de nouveau dans son petit monde.

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Etude de textes : extraits:par TaRik TaiSir

Leçons littéraires :

1-la famille : la chaleur du giron familial.
2-le moi : le petit enfant si med : le mythe idéal.
3-l’autobiographie : une intrigue sans une vraie perturbation.
4-le lieu : la topographie de Fès, ville initiatrice.

Structure de l’œuvre : une année à trois saisons !

« Au-delà de toute impudeur ! » : le regard de l’enfant ou l’abstinence de l’adulte ?
Une problématique qui remet en question l’autobiographie en tan que genre littéraire.

Prolongement : est-ce que laLa boite à merveilles à m est une œuvre ethnographique ou bien c’est une écriture ethnocentrique ?

Dernier mot : un chapelet de souvenirs !

1-la famille:


La boite à merveilles est le roman de l'idylle ou tout est calme et nul évenement ne vient briser cet univers paisible d'un enfant dont la vie est tout sauf malheureuse. le monde de si med est orné par le bonheur, le reve et le rire, pour dire ainsi le comique. il s'agit donc d'une oeuvre qui déjoue le tragique et qui s'éloigne de tout ce qui relève du pathétique à l'exception de queleques passages étant souvent en rapport avec les personnages féminins tels que Lalla Aicha, la mère du narrateur, Rahma etc. En effet, le roman d'Ahmed Sefroui se présente de ce fait comme une image rose d'une enfance incontestablement heureuse et oserons nous dire idéale. le roman est avant tout une boite à merveilles donnée au lecteur. Autrement dit, Sefroui nous transporte dans un pays merveilleux dans lequel se trouve un petit enfant, si med, protégé par la chaleur du giron familial et entouré par la tendresse de sa mère.
Ainsi, la représentation de la famille dans La boite à merveilles reste le sujet d'un regard qui apprécie tant que la mère que le père. Effectivement, l'auteur donne à voir une famille matriarcale, dont le pivot est la mère, d'autant plus que le père est quasiment absent dans le roman. Il est étroitement lié au silence, et meme à la passivité en comparaison avec son épouse, véritable figure à la fois féminine et virile, ce qui fait d'elle un personnage à double face. Elle tendre et forte( elle ne cesse de protéger son fils: la scène ou le petit était malade). En revanche, elle est le substitut du père dans la mesure ou elle se donne le role primodial dans la famille, surtout après le départ du père. Ce personnage féminin est présentée aussi sous un jour viril dans des moments ou les femmes se manifestent fragiles et ayant besoin d'une confidente consolatrice ou bien d'une personne plus forte capable de les soutenir( à voir la scène dans laquelle Lalla Aicha consolée par la mère de si Med).
La famille dans l'enceinte de notre oeuvre est une famille matriarcale

A suivre ...

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Chapitre X, pp204,205,206. Evaluation:par TaRik TaiSir

Texte:

Le panier de Sidi El Arafi rappelait ma Boîte a Merveilles; Il connaissait Ie « secret». Bien sûr, tout Ie monde disait qu'il était très savant. Un vrai savant doit nécessairement posséder une boîte a merveilles.
Ie panier de Sidi EI Arafi rappelait ma Boite à Merveilles. II connaissait Ie « secret ". Bien sûr, tout le monde disait qu’il était très savant. Un vrai savant doit nécessairement posséder une Boite à Merveilles.
 Je comprenais maintenant. Malgré sa cécité, il était gai et de caractère paisible. II ne voyait pas Ie soleil, les fleurs et les oiseaux, mais sa nuit s’animait  parfois de la joie des personnages que chaque objet de son panier pouvait évoquer. Je tendis moi aussi la main pour toucher les menus objets. Un regard de ma mère arrêta mon geste.
Sidi EI Arafi récita a voix basse une longue prière. La main, les doigts écartés, planait sur Ie contenu du panier comme un oiseau qui s'apprête a se poser dans son nid.
II s'arrêta et s'adressant a nous il dit :
- Ne vous attendez pas à ce que je vous dévoile I 'avenir. L’avenir appartient à Dieu, I'omnipotent .Ces coquillages et ces amulettes m'aident a sentir vos peines, vous rapprochent de mon coeur. Quand je vous parlerai, c'est mon coeur que vous entendrez. Sidi Mohammed, n'est-ce pas la Ie nom de l'enfant qui vous accompagne ?
- Qui, répondit ma mère d'une voix timide.
Le voyant reprit :
- Sidi Mohammed sait que c'est vrai ce que je vous dis. Un enfant pur fait partie encore des légions angéliques, ces êtres de lumière. La vérité étant lumière ne peut lui échapper ... Approche, Sidi Mohammed, plonge ta main dans ce panier et saisis .in objet sans Ie voir.
Je suivis a la lettre ce qu'il m'ordonna de faire. '- nt boule de verre, de la grosseur d’un oeuf, se logea dans Ie creux de ma main. Elle était agréable au toucher et d'une couleur aquatique. Je la regardai avant de la lui remettre. Dans sa masse transparente brillait une grosse bulle d'air. De minuscules satellites menaient une ronde autour de cet astre.
Les doigts de Sidi El Arafi caressèrent longtemps la boule de verre. Il ne disait rien. Sa figure devint grave. Il parla enfin lentement, détachant chaque syllabe.
- Ecoute, enfant de bon augure et souviens-toi. Le diamant s'appelle, dans Ie langage des connaisseurs, l'orphelin, Ie solitaire parce qu'il est rare et qu1aucune autre pierre ne peut rivaliser avec lui en dureté et en beauté. Chaque homme peut s'appeler comme Ie diamant, l'orphelin ou Ie solitaire. Désormais, ne sois plus triste. Si les hommes t’abandonnent, regarde en dedans de toi. Me comprends-tu bien, fils? Que de merveilles, que de merveilles recèle ton coeur! Quand tu oublies de contempler tes trésors, ta santé en souffre et tu deviens débile. Regarde la boule que tu viens de me remettre. A l'intérieur de cette masse transparente, il y a l'image du soleil!. La elle est a l'abri de toute souillure, la elle est inaccessible a tout ce qui n'est pas .lumière. Sois comme cette image, tu triompheras de tous les obstacles. Dieu te bénisse, mon enfant! Dieu te bénisse ! Approche ton front de mes lèvres.
Il m'embrassa sur Ie front. Ensuite, nous récitâmes a haute voix, tous les deux, une courte prière.
L'émotion m'étranglait. Mes yeux se remplirent de larmes. Je nageais dans la pure félicitée.

Questions

  1. Situez l’extrait proposé par rapport à ce qui précède ?

  2. Dans quel genre d’écrit s’inscrit le texte ? Justifiez votre réponse.

  3. En quoi le panier de Sidi el Arafi rappelait-il la boîte à Merveilles ?

  4. «  Un vrai savant.. ;;

A. Analysez la phrase.
B. Donnez la valeur du présent.

  1. Repérez à partir du texte ce qui montre l’autorité de Lalla Zoubida envers son fils.
  2. En quelles paroles communique Sidi El Arafi ? Pourquoi ?
  3. Pourquoi le narrateur rapporte les paroles du voyant  au discours direct cit est il donc question ? Justifiez ?
  4. De quel type de récit est-il donc question ?
  5. Repérez un passage où le « je» renvoie au narrateur adulte..
  6. Transposez la phrase suivante : « Ne vous attendez pas à ce que je vous dévoile l’avenir. L’avenir appartient à Dieu, l’omnipotent. »

A. au discours indirect.
B. au  discours indirect libre.

  1. Repérez quatre indices relatifs à la prédiction.
  2. Où réside le savoir de Sidi el Arafi ?
  3. Comment expliquez vous la clôture du passage : « mes yeux se remplirent de larmes. Je nageais dans la pure félicitée. »
  4. Que constitue la visite du voyant pour Sidi Mohammed.
  5. Quel message Ahmed  Sefrioui cherche t-il à transmettre à travers ce texte ?
  6. Complétez le tableau suivant à partir du texte.

    Figure de style

    Phrase

    Une métaphore
    …………

    Une gradation

    ………………..
    Que de merveilles, que de merveilles recèle ton cœur !
    …………………….


                                           La Planète Des Singes

                                           Par TaRik TaiSir

     

    Pierre Boulle, La planète des singes.

    Biographie de l'auteur:

    Pierre Boulle est né le 20 février 1912 à Avignon. Devenu ingénieur en électricité, il part en 1936 comme planteur de caoutchouc, en Malaisie. Pendant la seconde guerre mondiale, il s'engage dans les forces françaises libres en 1941. Affecté en Birmanie, en Chine et en Indochine, il est prisonnier mais réussit à s'évader et rentre en France. Il meurt en 1994 à Paris.
    Son œuvre de science-fiction est importante comme en témoigne le succès international de la Planète des singes en 1963. Son roman ressemble à un conte philosophique et moral aux échos voltairiens en forme d'anticipation. Armé d'une plume acérée et ironique, P.Boulle révèle, quelque soit le genre abordé, une passion pour le paradoxe, la confrontation de l'homme à l'irrationnel et à l'absurde et évoque l'héroïsme et le courage humain dans l'adversité.
    Parmi ses œuvres:
    Le pont de la rivière Kwai en 1952 qui le rendit célèbre et fut transposé à l'écran en 1957 par David Lean.

    La science fiction:

    L'expression vient d'un terme américain importé vers 1950 et désigne les récits d'imagination scientifique, ce qui signifie que la fiction se construit à partir de faits scientifiques réels ou possibles.
    Le terme français le plus proche est roman d'anticipation, mais il est restreint puisqu'il semble limiter ses projets à l'avenir.

    Le schéma narratif: (révision du schéma narratif)

    Dans ce roman, il y a deux récits, l'un enchâssé dans l'autre (mise en abyme). D'où la nécessité de distinguer deux schémas narratifs distincts.

    Récit assumé par le narrateur primaire:

    Situation initiale: voyage touristique de Jinn et phylis dans un vaisseau spatial.

    Evénement perturbateur:Découverte d'une bouteille contenant un manuscrit voguant dans l'espace.

    Péripéties: Lecture du manuscrit par les deux touristes. Commentaires de Phylis qui interrompt Jinn. Phylis semble troublée.

    Dénouement: Fin de la lecture du manuscrit. Attribution du manuscrit à une quelconque mystification.

    Situation finale: retour au port des deux touristiques.

    Récit assumé par Ulysse Mérou:

    Situation initiale: voyage interplanétaire d'Ulysse Mérou. Antelle et Arthur Levain, et l'atterrissage sur la planète de soror. (Chapitre II, III, IV, V, VII, VIII)

    Elément perturbateur: La captivité des cosmonautes qui sont arrêtés par des singes.( chapitres IX, parie I)

    Péripéties: Mort d'Arthur Levain. Emprisonnement d'Ulysse dans une cage. Expériences des singes pratiques sur les humains. Exposition du professeur dans un zoo. Entrée en communication d'Ulysse avec les singes. Reconnaissance de son intelligence,. Sympathie de Zira et de Cornélius avec l'humain. Libération d'Ulysse. Grossesse de Nova qui accouche d'un garçon. Retour d'Ulysse, Nova et leur enfant à la terre. Menace de mort à l'encontre d'Ulysse, Nova et l'enfant (chapitre X, partie I au chapitre XI partie III)

    Dénouement: Voyage d'Ulysse, Nova et Sirius à destination de la terre. (Première partie du chapitre XI,

    Situation finale: Retour à la terre et découverte d'une réalité terrible: les singes sont les maîtres de la planète terre. (Deuxième partie du chapitre XI, partie III)

    Le schéma actanciel:

    LeDestinateur

    Destinataire

    Devoir de sauver le genre humain

    Le devoir filial (sauver Sirius et Nova)

    Sujet
    Ulysse Mérou

    Les êtres humains

    Nova, Sirius et Ulysse

    Objet
    Sauver le genre humain

    Adjuvants

    Zira, Cornélius Mi Zaius

    Opposants

    Singes fidèles à Cornélius.

    La mise en abyme:

    Dans ce roman, il y a deux récits: l'un imbriqué dans l'autre; c'est ce qui est appelé en littérature "la mise en abyme/ abîme)
    Les personnages du premier récit sont Jinn et Phyliss. Il y a un narrateur externe qui raconte leur histoire. Ces deux personnages trouveront un manuscrit voguant dans l'espace; il s'agit du deuxième récit qui est assumé par un narrateur personnage de l'histoire, en l'occurrence Ulysse Mérou. Ainsi, Jinn et Phyliss sont-ils les lecteurs du deuxième récit.
    Le narrateur du premier récit ne dévoile pas l'identité des deux personnages et ne révèle pas leur nature. Il passera sous silence ces informations importantes jusqu'à la fin du roman, qui est clôt par le retour au premier récit. En se faisant, il crée une grande surprise chez les lecteurs de son roman.
    En effet, Jinn et Phyliss sont donnés à voir comme des riches oisifs qui s'octroient un voyage intersidéral à bord de leur vaisseau spatial. Mais dans la clausule du roman, le lecteur découvre que ces touristes sont deux personnages, qui ont usurpé son statut, avant de découvrir leur nature. Et comble du malheur, ces deux créatures affichent à son égard une attitude hautaine et méprisante.
    Le statut de lecteur est remis en question. L'homme est remplacé par des singes, pareillement aux personnages du second récit.

    Les personnages:

    Jinn: Un chimpanzé qui passe des vacances dans l'espace. Ami de Phyliss. Un riche oisif.
    Phyliss:Un chimpanzé femelle qui passe des vacances dans l'espace avec Jinn. Une riche oisive.
    Ulysse Mérou:Auteur et narrateur de l'aventure sur la planète des singes, il est journaliste et le seul rescapé des trois aventuriers.
    Antelle: Un grand savant biologiste. Il impose le choix de l'exploration de Bételgeuse.
    Arthur Levain: Jeune physicien et disciple du professeur Antelle. Il a été tué dans la partie de chasse
    Hector: Petit chimpanzé que le narrateur a emporté avec lui et qui sera tué par Nova.

    Les habitants de la planète des singes:

    Les singes

    Zira: Une guenon de l'espèce des chimpanzés. Elle est chef de service de l'institut de recherches biologiques où le narrateur a été enfermé dans une cage. Elle sympathique et serviable. Elle a beaucoup aidé le narrateur dans sa dure épreuve;
    Cornélius: Fiancé de Zira. Un grand savant biologiste. Il est nommé directeur de l'institut de recherches biologiques après le départ de Zaius. C'est lui qui a monté le plan d'évasion du narrateur avec sa famille.
    Hélius: Collègue et ami de Cornélius. Il est le directeur de la division encéphalique
    Zanam et zoram:Deux gorilles qui surveillent le pavillon où le narrateur a été interné

    Les humains

    Nova: La jeune femme qui se baignait dans la piscine naturelle au moment de l'arrivée des trois aventuriers à la planète des singes. Mérou la trouve belle. Elle ne parle pas elle ulule seulement. Elle tombera enceinte du narrateur lors des accouplements imposés par Zais et sera la mère de son fils Sirius
    Sirius: Fils de Mérou et de Nova.

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    Etude de texte :par TaRik TaiSir

    Etude de texte. // Chapitre I  pp5/7

         Jinn et phyliss passaient des vacances merveilleuses, dans l'espace, le plus loin possible des astres habités.
    En ce temps-là, les voyages interplanétaires étaient communs; les déplacements intersidéraux, non exceptionnels. Les fusées emportaient des touristes vers les sites prodigieux de Sirius, ou des financiers vers les bourses fameuses d'Arctrus et d'Aldébaran. Mais Jinn et phyliss , un couple de jeunes oisifs, se signalaient dans le cosmos par originalité et par quelque grains de poésie. Ils parcouraient l'univers pour leur plaisir- à la voile
    (…..) Ce jour là, Jinn et phyliss étaient allongés cote à cote, au centre de leur ballon, sans autres soucis que de jouir de leurs vacances en se laissant griller par les rayons de leurs trois soleils. Jinn, les yeux clos, ne songeait qu'à son amour pour Phyliss. Couchée sur le flanc, Phyliss regardait l'immensité  du monde et se laissait hypnotiser, comme cela lui arrivait souvent, par la sensation cosmique du néant.
    Elle sortit soudain de son rêve, fronça le sourcil et se dressa à demi. Un éclair insolite avait traversé ce néant. Elle attendit quelques secondes et perçut un nouvel éclat, comme un rayon reflétant un objet brillant. Le sens du cosmos, qu'elle avait acquis au cours de ses croisières ne pouvait la décevoir. D'ailleurs, Jinn, alerté, fut de son avis, et il était inconcevable que Jinn fit une erreur en cette matière: un corps étincelant sous la lumière flottait dans l'espace, à une distance qu'ils ne pouvaient encore préciser. Jinn saisit des jumelles et les braqua sur l'objet mystérieux,  tandis que phyliss s'appuyait sur son épaule.
    Son visage devint sérieux. Il laissa tomber les jumelles, dont elle s'empara aussitôt.
    " C'est un objet de petite taille, dit-il. Cela semble être du verre….laisse-moi donc regarder.
    " C'est une bouteille, chérie.
    Il s'approcha. Il va plus vite que nous. On dirait…."
    _une bouteille!
    Elle regarda à son tour.
    Une bouteille, oui. Je la vois distinctement. Elle est en verre clair. Elle est bouchée; je vois le cachet. Il y a un objet blanc à l'intérieur…du papier, un manuscrit, sûrement. Jinn, il nous faut l'attraper!"

                                              Pierre Boulle, La planète des singes

    Compréhension:

    1) Situez le passage.
    2) Le début du roman place l'histoire dans un temps imprécis et un espace lointain. Relevez les indices spatio-temporels qui le montrent. En quoi ce cadre constitue-t-il le lieu privilégié d'événements relevant à la fois de la science et de la fiction.
    3) Comment, cependant, dans ce cadre de science fiction, le narrateur crée-t-il l'illusion de réel?
    4) Quelles étapes du schéma narratif retrouve-t-on dans cet extrait? Relevez les indices qui le délimitent.
    Comparez la situation des deux personnages au début et à la fin du passage.
    5) Ce passage est le début d'un récit cadre. Quels sont les éléments annonciateurs d'un autre récit?   

    Réponses:

    Il s'agit dans ce passage de l'incipit .Deux personnages partent passent des vacances merveilleuses dans l'espace. Ni le temps ni l'espace ne sont précis: "en ce temps-là, ce jour-là, l'espace le plus loin des astres habités."Le lieu privilégié de la science" le sens du cosmos….inconcevable que jinn fit une erreur en cette matière" et la fiction" trois soleils…" Tous ces ingrédients s'entremêlent pour nous donner l'illusion du réel. Ce récit cadre a pour fonction de nous présenter le cadre patio temporel et les personnages. Nous avons la situation initiale"Jinn et Phyliss passaient….périlleuses" et la perturbation" Ce jour-là …L'attraper".  Nous avons d'ailleurs l'annonce d'un autre récit" il nous faut l'attraper" On annonce le récit expliquant le contenu de la bouteille.

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    Etude de texte:

    par TaRik TaiSir

    Chapitre II pp 9/10

    (Fin du ch. I)

    Il réduisit le volume de la sphère de façon qu'elle flottât mollement dans l'espace, s'assura qu'aucun obstacle ne se dressait devant eux, puis s'allongea auprès de son amie et commença à lire le manuscrit.

    (Chap. II)

    Je confie ce manuscrit à l'espace, non dans le dessein d'obtenir du secours, mais pour aider, peut-être, à conjurer l'épouvantable fléau qui menace la race humaine. Dieu ait pitié de nous.
    "La race humaine, souligna, Phyliss, étonnée.
    -C'est ce qui est écrit, confirma Jinn. Ne m'interrompt pas dès le début. " Et il reprit sa lecture.
    Pour moi, Ulysse Mérou, je suis reparti avec ma famille dans le vaisseau cosmique. Nous pouvons subsister pendant des années. Nous cultivons à bord des légumes, des fruits et élevons une basse-cour. Nous ne manquons de rien. Peut-être trouverons-nous un jour une planète hospitalière. C'est un souhait que j'ose à peine formuler. Mais voici, fidèlement rapporté le récit de mon aventure.
    C'est en l'an 2500 que je m'embarquais avec deux compagnons dans le vaisseau cosmique, avec l'intention d'atteindre la région de l'espace où trône en souveraine l'étoile super géante Bételgeuse.
    C'était un projet ambitieux, le plus vaste qui eut jamais été formé sur terre.

    Pierre Boulle, La planète des singes, Pocket

    Compréhension:

    1) Quel est l'intérêt du 1er paragraphe (fin du 1er chap.)?
    2) S'agit-il du même narrateur dans le récit cadre et dans le récit enchâssé?
    3) Qu'est ce qui motive l'écriture du manuscrit par Ulysse Mérou? Pourquoi invoque-t-il dieu?
    4) Quel est le temps dominant dans le passage écrit à la première personne? Expliquez le recours aux temps du passé. Que représente l'an 2500 dans cet extrait de science fiction?

    Réponses:

    1) Sachant que nous avons un récit enchâssé dans un autre, le premier étant un récit cadre, il s'agit donc d'une présentation du deuxième récit.
    2) Le narrateur du premier récit est un narrateur externe qui nous présente les personnages du premier récit Jinn et Phyllis; alors que celui du deuxième est Ulysse Mérou l'auteur narrateur et personnage principal du second récit celui de la planète des singes.
    3) Ulysse écrit ce manuscrit qu'il envoie pour avertir le genre humain du danger qui les guette. Trouvant la planète terre occupée par des singes aussi, il tente d'en prévenir les humains mais son manuscrit n'atteint pas sa destination puisqu'il a été repéré par deux chimpanzés qui le prennent pour une simple mystification.
    4) Le temps dominant dans le passage à la première personne est le présent, le temps d'énonciation, le moment où l'auteur narrateur personnage écrit ce manuscrit. L'autre temps est au passé parce qu'il s'agit du temps de l'histoire sensée être déjà produite dans le passé. 2500 étant une année du passé (n'oublions pas que c'est une œuvre de science fiction et que l'œuvre elle-même a été écrite bien avant cette date là 1963.

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    Chapitre III (première partie):par TaRik TaiSir

    L'exaltation que procure un pareil spectacle ne peut être décrite: une étoile, hier encor brillante parmi la multitude des points anonymes du firmament, se détacha peu à peu du fond noir, s'inscrivit dans l'espace avec une dimension, apparaissant d'abord comme une noix étincelante, puis se dilata en même temps que la teinte s'affirmait pour devenir semblable à une orange, s'intégra enfin dans le cosmos avec le même diamètre apparent que notre astre du jour familier. Un nouveau soleil était né pour nous, un soleil rougeâtre, comme le nôtre à son déclin, dont nous ressentions déjà l'attraction et la chaleur.
    Notre vitesse était alors très réduite. Nous nous approchions encore de Bétélgeuse, jusqu'à ce que son diamètre apparent excédât de loin celui de tous les corps célestes contemplés jusqu'alors, ce qui produisit sur nous une impression fabuleuse. Antelle donna quelques indications aux robots et nous nous mimes à graviter autour de la supergéante. Alors, le savant déploya ses instruments astronomiques et commença ses observations.
    Il ne fut pas long à découvrir l'existence de quatre planètes, dont il détermina rapidement les dimensions, et les distances à l'astre central. L'une d'elles, la deuxième à partir de Bétélgeuse, se mouvait sur une trajectoire voisine de la notre. Elle avait à peu près le volume de la terre; elle possédait une atmosphère contenant oxygène et azote; elle tournait autour de Bétélgeuse à une distance égale à trente fois environ celle de la Terre au Soleil, en recevant un rayonnement comparable à celui que capte notre planète, grâce à la taille de la supergéante et compte tenu de sa température relativement basse.
    Nous décidâmes de la prendre comme premier objectif. De nouvelles instructions ayant été données aux robots, notre vaisseau fut très vite satellisé  autour d'elle. Alors, les moteurs arrêtés, nous observâmes à loisir ce nouveau monde. Le télescope nous y montra des mers et des continents.
    Le vaisseau se prêtait mal à un atterrissage, mais le cas était prévu. Nous dispositions de trois engins à fusée, beaucoup plus petits, que nous appelions des chaloupes. C'est dans l'un d'eux que nous primes place, emportant quelques appareils de mesure et emmenant avec nous Hector, le chimpanzé, qui disposait comme nous  d'un scaphandre et avait été habitué à s'en accommoder. Quant à notre navire, nous le laissâmes simplement graviter autour de la planète. Il était là plus en sécurité qu'un paquebot à l'ancre dans un port et nous savions qu'il ne dériverait pas d'une ligne de son orbite.
    Aborder une planète de cette nature était une manoeuvre facile avec notre chaloupe. Dès que nous eûmes pénétré dans les couches denses de l'atmosphère, le professeur Antelle préleva quelques échantillons de l'air extérieur et les analysa. Il leur trouva la même composition que sur la Terre, à une altitude correspondante. Je n'eus guère le temps de réfléchir à cette miraculeuse coïncidence, car le sol approchait rapidement; nous n'en étions plus qu'à une cinquantaine de kilomètres. Les robots effectuant toutes les opérations, je n'avais rien d'autre à faire que de coller mon visage au hublot et regarder monter vers moi ce monde inconnu, le coeur enflammé par exaltation de la découverte.
    La planète ressemblait étrangement à la Terre. Cette impression s'accentuait à chaque seconde. Je distinguais maintenant à l'oeil nu le contour des continents. L'atmosphère était claire, légèrement colorée d'une teinte vert pale, tirant  par moments sur l'orangé, un peu comme dans notre ciel de Provence au soleil couchant. L'océan était d'un bleu léger, avec également des nuances. Le dessin des cotes était très différent  de tout ce que j'avais vu chez nous, quoique mon oeil enfiévré, suggestionné par tant d'analogies, s'obstinait follement à découvrir là aussi des similitudes. Mais la ressemblance s'arrêtait là. Rien dans la géographie, ne rappelait notre ancien ni notre nouveau continent.
    Rien? Allons donc! L'essentiel, au contraire!La planète était habitée. Nous survolions une ville; une ville assez grande, d'où rayonnaient des routes bordées d'arbres, sur lesquelles circulaient des véhicules. J'eus le temps d'en distinguer l'architecture générale: de larges rues; des maisons blanches, avec de longues arêtes rectilignes.
    Mais nous devions atterrir bien loin de là. Notre course nous entraîna d'abord au-dessus de champs cultivés, puis d'une forêt épaisse, de teinte rousse, qui rappelait notre jungle équatoriale. Nous étions maintenant à très basse altitude. Nous aperçûmes une clairière d'assez grandes dimensions, qui occupait le sommet d'un plateau, alors que le relief environnant était assez tourmenté. Notre chef décida de tenter l'aventure et donna ses derniers ordres aux robots. Un système de rétrofusées entra en action. Nous fumes immobilisés quelques instants au-dessus de la clairière, comme une mouette guettant un poisson.
    Ensuite, deux années après avoir quitté notre Terre, nous descendîmes très doucement et nous nous posâmes sans heurt au centre du plateau, sur une herbe verte qui rappelait celle de nos prairies normandes.

    Pierre Boule, La Planète des singes, chap III pp16/18

    Compréhension et langue:

    1) Quel est le genre de ce texte? Son type?
    2) Présentez en quelques lignes l'auteur de l'œuvre.
    3) Situez le passage dans l'œuvre.
    4) Quel est l'intérêt de ce passage?
    5) Quels sont les personnages de ce passage?
    6) Quelle impression donne l'apparition de l'étoile géante à nos explorateurs?
    7) Relevez les ressemblances qui existent  entre la Terre et cette planète.
    8) Remplacez le mot souligné par un équivalent
    "  Le dessin des cotes était très différent de tout ce que j'avais vu chez nous, quoique mon œil enfiévré, suggestionné par tant d'analogies; s'obstinât follement à découvrir des similitudes."

    9) Le texte est mené par quel type de focalisation
    10) Relevez du texte les mots appartenant au champ lexical de l'espace.
    11) Relevez du texte:
    a) une comparaison
    b) une métaphore
    c) une hyperbole.
    12) A qui renvoient les pronoms suivants: "je", "nous", "notre"?

    Réponses:

    1) C'est un roman de science-fiction. Le type de ce texte est narratif à dominante descriptive.
    2) Pierre Boule, l'auteur de La planète des singes,  est un écrivain français. Il est né en 1912 à Avignon; Ingénieur d'électricité, il travailla comme planteur de caoutchouc en malaisie. Puis il s'immobilisa dans l'armée, se fit prisonnier et réussit à s'évader. Il rentra en France; son expérience militaire fut la source d'inspiration majeure du pont de la rivière Kwai, un roman publié en 1951 dont l'adaptation cinématographique fut un succès mondial. Même succès fut réservé à La planète des singes, belle œuvre de science fiction qui inspira de très nombreuses superproductions.
    3) Ulysse Mérou et ses amis ont quitté la Terre depuis plus de deux. Ils atteignent enfin leur destination.
    4) Ce passage est très important; on peut le considérer comme le premier chapitre de l'œuvre.
    Les trois explorateurs arrivent à la planète Bételgeuse et décident d'atterrir sur l'une des planètes voisines.
    5) Les personnages de ce passage sont les trois explorateurs, Ulysse Mérou, le professeur Antelle, son disciple Arthur Levain  et le singe Hector emmené de la Terre.
    6) L'exaltation et l'émerveillement des trois aventures furent inouïs à l'apparition de l'étoile Bétélgeuse.
    7) Les trois explorateurs furent frappés par la grande ressemblance existant entre les deux planètes:"Elle avait à peu près le volume de la Terre; elle contenait une atmosphère contenant oxygène et azote; elle tournait ……..relativement basse""…la même composition que sur la Terre  "
    8) "Le dessin des cotes était très différent de tout ce que j'avais vu chez nous, bien que mon œil enfiévré, suggestionné par tant de ressemblances…."
    9) Le point de vue de la narration est interne.  Narrateur = Personnage.
    10) Le champ lexical de l'espace:
    Étoile, firmament, espace, cosmos, astre, soleil, corps célestes, instruments astronomiques, Bétélgeuse, planètes………
    11) a- Comparaison: "il était plus en sécurité qu'un paquebot…."
    " ….un peu  comme dans notre ciel…"
    " ….semblable à une orange……."
    b) Métaphore: ….une étoile point brillant  parmi la multitude des points anonymes du firmament.
    c) Hyperbole: "L'exaltation que procure un pareil spectacle ne peut être décrite."
    "…. Multitude….."
    12) Je=Mérou, le narrateur"Je n'eus guère le temps de réfléchir"
    Nous= mérou et ses amis" Nous décidâmes"
    Notre= Mérou et ses compagnons "notre vitesse"
    Le narrateur et le lecteur." Un soleil comme le nôtre à son déclin"

    Traces écrites:

    Après avoir quitté la Terre, puis le système solaire, le vaisseau spatial du professeur Antelle et ses deux coéquipiers avec le chimpanzé, s'approche de l'étoile géante Bétélgeuse la plus éloignée de la galaxie. Ce court chapitre nous présente le cadre où vont se dérouler les événements.Les pronoms renvoient au narrateur et à ses amis du vaisseau et aussi à nous lecteurs.
    Ce chapitre représente la clé de l'univers, très proche du notre, créé par l'auteur. Il s'agit d'un univers extra-terrestre mais avec des données communes pour le lecteur. Le chapitre vise à inviter le lecteur à faire des analogies avec le monde où il vit. Par ailleurs, la description située au début de l'œuvre a un caractère informatif, destinée à procurer au lecteur une motivation à découvrir la vie sur cette planète. La description de cette planète laisse penser qu'elle est habitée par des hommes comme nous.
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    chapitre IX, passage pp: 44/45:par TaRik TaiSir




    Il y avait plusieurs éléments baroques, certains horribles, dans le tableau que j'avais sous les yeux, mais mon attention fut d'abord retenue tout entière par un personnage, immobile à trente pas de moi, qui regardait dans ma direction.
    Je faillis pousser un cri de surprise. Oui, malgré ma terreur, malgré le tragique de ma propre position- j'étais pris entre les rabatteurs et les tireurs- la stupéfaction étouffa tout autre sentiment quand je vis cette créature à l'affût, guettant le passage du gibier. Car cet être était un singe, un gorille de belle taille. J'avais beau me répéter que je devenais fou, je ne pouvais nourrir le moindre doute sur son espèce. Mais la rencontre d'un gorille sur la planète Soror ne constituait pas l'extravagance essentielle de l'événement. Celle-ci tenait pour moi à ce que ce singe était correctement habillé, comme un homme de chez nous, et surtout à l'aisance avec laquelle il portait ses vêtements. Ce naturel m'impressionna tout d'abord. A peine eus-je aperçu l'animal qu'il me parut évident qu'il n'était pas du tout déguisé. L'état dans lequel je le voyais était normal, aussi normal pour lui que la nudité pour Nova et ses compagnons.
    Il était habillé comme vous et moi, je veux dire comme nous serions habillés si nous participions à une de ces battues, organisées chez nous pour les ambassadeurs ou autres personnages importants, dans nos grandes chasses officielles. Son veston de couleur brune semblait sortir de chez le meilleur tailleur parisien et laissait voir une chemise à gros carreaux comme en portent nos sportifs; la culotte légèrement bouffante au-dessus des mollets, se prolongeait par une paire de guêtres. Là s'arrêtait la ressemblance au lieu de souliers, il portait des gros gants noirs.
    C'était un gorille, vous dis-je!"

    Pierre Boule, La planète des singes, chap IX, pp 44/45



    Compréhension et langue:

    1) Situez le passage. (Quel est l'élément du texte qui vous aide à situer)
    2) Quel est le genre de ce texte? Ce type?
    3) Quels sont les personnages?
    4) De quoi s'agit-il dans ce passage? (Compte-rendu)
    5) Quels sont les sentiments du narrateur?
    6) Relevez le champ lexical de ces sentiments dans ce passage.
    7) Relevez quelques figures de styles:
    a) une comparaison
    b) une métaphore
    c) une hyperbole
    8) relevez du texte un passage montrant le paradoxe qui caractérise cette œuvre.
    9) Le narrateur cherche à diverses reprises à impliquer le lecteur, relevez un exemple du texte.
    10) Remplacez le mot souligné par un équivalent et refaites la phrase.

    Réponses:

    1) Distinguons tout d'abord la situation du compte-rendu:
    Situez c'est raconter l'essentiel des événements passés à condition qu'il ait une relation avec les événements du texte et aide à sa compréhension. Il n'est pas question de raconter tout ce qui s'est passé avant; il ne faut pas non plus tomber dans l'erreur de beaucoup d'élèves, et raconter les événements du texte à étudier , vous ferez à ce moment le compte-rendu du texte et non pas sa situation.
    A peine arrivés à la planète Soror, Mérou et ses compagnons assistent, impuissants, à la fureur destructrice de leurs vêtements par les compagnons de Nova. Ils ne sont pas au bout de leur surprise. Un bruit étrange sème la panique partout.
    2) C'est un roman de science-fiction, ce texte est narratif- descriptif.
    3) Les personnages sont : Mérou et le gorille.
    4) Un bruit étrange sema la panique partout. Le narrateur et ses compagnons imitèrent les humains nus, ils courraient dans tous les sens. Ils avaient peur des chasseurs dont ils étaient la cible. C'était un singe qui les poursuivait un gorille habillé tel un homme et qui n'était pas déguisé. Ce passage est important, on y découvre que les habitants de cette planète sont des singes.
    5) Les sentiments du narrateur sont la peur et la surprise.
    6)"Je faillis pousser un cri", "la terreur", "stupéfaction"…
    7) a) comparaison: "correctement habillé comme vous et moi"
    b) métaphore: "…..dans le tableau que j'avais sous les yeux"
    c)" je devenais fou. " " la stupéfaction étouffa tout autre sentiment"
    8) Le paradoxe ou inversion des rôles, commence à être perçu à partir de ce chapitre. En effet, on remarque déjà que le narrateur insiste sur" la ressemblance paradoxale" reliant les humains aux singes maîtres de cette planète."Mais la rencontre d'un …..ce singe était correctement habillé comme vous et moi" " l'état dans lequel je le voyais était normal, aussi normal pour lui que la nudité pour Nova et ses compagnons"
    9) Le narrateur cherche à travers tout le roman à impliquer le lecteur: " comme vous et moi" " un gorille, vous dis-je!"
    10) avoir beau +infinitif = Bien que + subjonctif = même si + indicatif
    Bien que je me sois répété que je devenais fou, je ne pouvais nourrir le moindre doute sur son espèce.

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    Chapitre II (deuxième partie):par TaRik TaiSir

    Texte

    « Le cerveau du singe, conclut Zira,…… haussés jusqu'à la sagesse. »
    « Le cerveau du singe, conclut Zira, s'est développé, compliqué et organisé, tandis que celui de l'homme n'a guère subi de transformation.

    - Et pourquoi, Zira, le cerveau simien s'est-il ainsi développé? »

    Le langage avait certainement été un facteur essentiel. Mais pourquoi les singes parlaient-ils et pas les hommes? Les opinions des savants divergeaient sur ce point. Certains voyaient là une mystérieuse intervention divine. D'autres soutenaient que l'esprit du singe tenait avant tout à ce qu'il possédait quatre mains agiles.

    «Avec deux mains seulement aux doigts courts et malhabiles, dit Zira, il est probable que l'homme a été handicapé dès la naissance, incapable de progresser et d'acquérir une connaissance précise de l'univers. A cause de cela, il n'a jamais pu se servir d'un outil avec adresse ... Oh ! il est possible qu'il ait essayé, maladroitement, autrefois ... On a trouvé des vestiges curieux. Bien des recherches sont effectuées en ce moment même à ce sujet. Si ces questions t'intéressent, je te ferai rencontrer un jour Cornélius. Il est beaucoup plus qualifié que moi pour en discuter.

    - Cornélius?

    - Mon fiancé, dit Zira en rougissant. Un très grand, un vrai savant.

    - Un chimpanzé?

    - Bien sûr ... Oui, conclut-elle, je suis, moi, de cet avis: le fait que nous soyons quadrumanes est un des facteurs les plus importants de notre évolution spirituelle. Cela nous a servi d'abord à nous élever dans les arbres, à concevoir ainsi les trois dimensions de l'espace, tandis que l'homme, cloué sur le sol par une malformation physique s'endormait dans le plan. Le goût de l'outil nous est venu ensuite parce que nous avions la possibilité de nous en servir avec adresse. Les réalisations ont suivi et c'est ainsi que nous nous sommes haussés jusqu'à la sagesse. »

    Compréhension et langue :

    1) Ce texte est extrait de quelle oeuvre ? Quel est le genre de cette œuvre?
    2) Situez le passage.
    3) Quel est le type de ce texte?
    4) Quels sont les personnages de cet extrait?
    5) Quelle est l'origine du développement du cerveau simien selon Zira?
    6) Relevez du texte une phrase au discours direct et une autre au discours indirect libre.
    7) Mettez la phrase suivante au discours indirect:
    "Le cerveau du singe, conclut Zira, s'est développé, compliqué et organisé, tandis que celui de l'homme n'a guère subi de transformation"
    8) Relevez du texte une opposition avec concession.
    9) En ce qui concerne l'évolution des espèces simiennes et humaines, les conclusions de Mérou s'opposent-elles totalement ou partiellement aux thèses de Zira? Expliquez
    10) La conception de Zira est-elle présentée comme une vérité ou simple hypothèse? Justifiez par des éléments du texte.
    11) Ce texte est mené par quel type de focalisation? Justifiez.

    Réponses:

    1) C'est un extrait de La planète des singes de Pierre Boule. C'est un roman de science de fiction.
    2) Grâce à la maîtrise réciproque du langage de l'autre, Zira, la sympathique guenon scientifique et Mérou, l'homme en captivité chez les singes, discutent de l'origine de la civilisation simienne.
    3) C'est un texte argumentatif.
    4) Les personnages de ce passage sont Mérou et Zira.
    5) Selon Zira, l'origine du développement du cerveau simien revient au fait qu'il soit quadrumane, capable de s'élever dans les arbres, et concevoir ainsi les trois dimensions de l'espace. Le goût de l'outil est venu après parce qu'ils avaient l'adresse de se servir d'un outil.
    6) Discours direct: "Le cerveau du singe, conclut Zira, s'est développé,  compliqué et organisé, tandis que celui de l'homme n'a guère subi de transformation."
    Discours indirect libre: Le langage avait certainement été un facteur essentiel. Mais pourquoi les singes parlaient-ils et pas les hommes? …
    7) Zira conclut que le cerveau du singe s'était  développé…..celui des hommes n'avait guère subi de transformations.
    Attention: deux réponses possibles: verbe conclure se conjugue de la même façon au présent et au passé simple.
    8) Le langage des …..certainement ………….Mais………
    9)  Mérou s'oppose partiellement à Zira. " Certainement ….mais…
    10) La conception de Zira  est présentée comme hypothèse.    " Cornélius est beaucoup plus qualifié que moi pour en parler"
    11) Focalisation interne.

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    Etude de texte :par TaRik TaiSir

    La planète des singes
    TROISIEME PARTIE CHAPITRE III

    La découverte de la poupée (p 145147)
    Je découvre à mon tour l'objet posé sur le sable, en même temps qu'il murmure d'une voix
    étranglée :
    « Une poupée, Ulysse, une poupée ! »
    C'est une poupée, une simple poupée de porcelaine. Un miracle l'a conservée presque intacte,  avec des vestiges de cheveux, et des yeux qui portent encore quelques écailles de couleur.
    C'est une vision si familière pour moi que je ne comprends pas, tout d'abord, l'émotion de
    Cornélius. Il me faut plusieurs secondes pour réaliser... J'y suis ! l'insolite me pénètre et me  bouleverse aussitôt. C'est une poupée humaine, qui représente une fille, une fille de chez nous.
    Mais je refuse de me laisser entraîner par des chimères. Avant de crier au prodige, il faut  examiner toutes les possibilités de causes banales. Un savant comme Cornélius a certainement dû le faire. Voyons : parmi les poupées des enfants singes, il en existe quelques-unes, peu, mais enfin quelques-unes, ayant la forme animale et même humaine. Ce n'est pas la seule présence de celle-ci qui peut émouvoir ainsi le chimpanzé... M'y voici encore : les jouets des petits singes figurant des animaux ne sont pas en porcelaine ; et surtout, en général ils ne sont pas habillés ; pas habillés en tout cas comme des êtres raisonnables. Et cette poupée, je vous le dis, est vêtue comme une poupée de chez nous - on distingue des restes bien apparents de la robe, du corsage, du jupon et de la culotte — vêtue avec le goût que mettrait une petite fille de la Terre à parer sa poupée favorite, avec le soin que prendrait une petite guenon de Soror à habiller sa poupée guenon ; un soin que jamais, jamais, elle n'apporterait à travestir une forme animale comme la forme humaine. Je comprends, je comprends de mieux en mieux l'émoi de mon subtil ami chimpanzé.
    Et ce n'est pas tout. Ce jouet présente une autre anomalie, une autre bizarrerie qui a fait rire tous les ouvriers et même sourire le solennel orang-outan qui dirige les fouilles. La poupée parle. Elle parle comme une poupée de chez nous. En la posant, Cornélius a pressé par hasard le mécanisme resté intact et elle a parlé. Oh ! elle n'a pas fait de discours. Elle a prononcé un mot, un simple mot de deux syllabes : pa-pa. Pa-pa, dit encore la poupée, comme Cornélius la reprend et la tourne en tous sens entre ses mains agiles. Le mot est le même en français et en langage simien, peut-être aussi en bien d'autres langages de ce cosmos mystérieux, et il a la même signification. Pa-pa, redit la poupée humaine, et c'est cela surtout qui fait rougir le mufle de mon savant compagnon ; c'est cela qui me bouleverse au point que je suis obligé de me retenir pour ne pas crier, tandis qu'il m'entraîne à l'écart, emportant sa précieuse découverte.
    « Le monstrueux imbécile ! » murmura-t-il après un long silence.
    Je sais de qui il parle et je partage son indignation. Le vieil ourang décoré a vu là un simple jouet de petite guenon, qu'un fabricant excentrique, vivant dans un passé lointain, aurait doté de la parole. Il est inutile de lui proposer une autre explication. Cornélius ne l'essaie même pas. Celle qui se présente naturellement à son esprit lui paraît même si troublante qu'il la garde pour lui. Il ne m'en souffle pas mot à moi-même, mais il sait bien que je l'ai devinée.
    Il reste songeur et muet pendant tout le reste de la journée. J'ai l'impression qu'il a peur, à présent, de poursuivre ses recherches et qu'il regrette ses demi confidences. Sa surexcitation tombée, il déplore que j'aie été témoin de sa découverte.
    Dès le lendemain, j'ai la preuve qu'il se repent de m'avoir amené ici. Après une nuit de réflexion, il m'apprend, en évitant mon regard, qu'il a décidé de me renvoyer à l'Institut, où jepourrai continuer des études plus importantes que dans ces ruines. Mon billet d'avion est retenu. Je partirai dans vingt-quatre heures.

    Questionnaire
    Quels sont les personnages principaux présents dans cette scène ?
    Où se passe la scène ?
    Pourquoi les personnages sont-ils bouleversés par cette découverte ?
    Quels sont les procédés stylistiques qui montrent l’importance de cette découverte ?
    Après cette découverte, quelle est la réaction des singes ?
    Quelle est la signification de cette scène ?

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    CHAPITRE V (3ème partie):par TaRik TaiSir

    Texte

    Le mois qui suivit mon retour, je le passai dans mon lit, en proie à un mal contracté probablement sur le lieu des fouilles et qui se traduisit par de violents accès de fièvre, semblables à ceux du paludisme. Je ne souffrais pas, mais j'avais l'esprit en feu, retournant sans cesse dans ma tête les éléments de l'effarante vérité que j'avais entrevue. Il ne faisait plus de doute pour moi qu'une ère humaine avait précédé l'âge simien sur la planète Soror et cette conviction me plongeait dans une curieuse griserie.

    A bien réfléchir, pourtant, je ne sais si je dois m'enorgueillir de cette découverte ou bien en être profondément humilié. Mon amour-propre constate avec satisfaction que les singes n'ont rien inventé, qu'ils ont été de simples imitateurs. Mon humiliation tient au fait qu'une civilisation humaine ait pu être si aisément assimilée par des singes.

    Comment cela a-t-il pu se produire? Mon délire tourne sans fin autour de ce problème. Certes, nous autres, civilisations, nous savons depuis longtemps que nous sommes mortelles, mais une disparition aussi totale accable l'esprit. Choc brutal? Cataclysme? Ou bien lente dégradation des uns et ascension progressive des autres? Je penche pour cette dernière hypothèse et je découvre des indices extrêmement suggestifs au sujet de cette évolution, dans la condition et dans les préoccupations actuelles des singes.

    Pierre Boule, La planète des singes, chapv, 3ème partie

    Compréhension et langue:

    1) Situez le passage dans l'œuvre. Citez le mot ou groupe de mots qui vous a aidé à situer ce passage.
    2) Quel est le type de ce texte. Justifiez.
    3) " Le mois qui suivit mon retour" De quel retour, le narrateur parle-t-il?
    Il vient de faire une grande découverte, laquelle? Où réside son importance?
    4) Le narrateur éprouve deux sentiments contradictoires, lesquels? Pourquoi?
    5) dans le dernier paragraphe, le narrateur formule plusieurs questions. Qui est son destinataire. Attend-il des réponses?
    6) Quelle est donc la valeur de ces questions?
    7) Laquelle de ces hypothèses privilégie-t-il? Justifiez votre réponse.
    8) Mérou connaît désormais le mystère des origines de la civilisation simienne. Cette connaissance constitue-t-elle un danger ? Pour qui? Pourquoi?
    9) Que représentent les mots en gras dans l'énoncé suivant:
    " Ou bien lente dégradation des uns et ascension progressive des autres"
    10) Relevez du texte une hyperbole.

    Réponses:

    1) Après avoir été reconnu comme un être humain intelligent, Ulysse Mérou est invité à participer à des fouilles archéologiques en compagnie de Cornélius le fiancé de la sympathique Zira. Il fut alors témoins d'une découverte capitale: Une poupée humaine habillée et qui parle. A son retour il y réfléchit.
    L'indice qui m'aide à situer le passage" Le mois qui suivit mon retour" C'est l'unique retour de Mérou puisqu'il ne reste que son retour sur terre et il ne sera pas question d'un mois après ce retour.
    2) C'est un texte argumentatif. Mérou émet plusieurs arguments, hypothèses etc.…
    3) Le narrateur parle de son retour du site des fouilles archéologiques. Son voyage a été couronné par la découverte de la poupée humaine habillée et qui parle.
    4) Le narrateur éprouve deux sentiments contradictoires:
    La satisfaction et l'humiliation.
    Il est fier de découvrir que les singes n'ont rien inventé, qu'ils sont de simples imitateurs.
    Il est humilié de se rendre compte que la civilisation humaine a été si facilement assimilée par les singes.
    5) Le narrateur s'adresse à lui-même. Par conséquent il n'attend pas de réponses.
    6) Il s'agit d'un monologue où le narrateur se pose des questions à lui-même.
    7) Il privilégie la dernière hypothèse parce qu'elle est la plus logique. D'ailleurs cette hypothèse sera confirmée par la femme anesthésiée dans son explication du changement sur la planète et la prise du pouvoir par les singes.
    8) Mérou connaît désormais le mystère des origines de la civilisation simienne. Cela représente, d'une part, un danger pour lui même sachant qu'on pourrait se débarrasser de lui pour que la découverte ne soit pas divulguée, d'autre part, pour Cornélius à qui on reprocherait d'avoir emmené Mérou sur ce site qui a été à l'origine de sa grande découverte.
    9) Les uns = les hommes
    Les autres= les singes.
    10) Le passage ne contient pas une seule hyperbole;
    "J'avais l'esprit en feu"

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    Chapitre VIII (3ème partie):

    par TaRik TaiSir

    Texte

    « Ces singes, tous ces singes, disait la voix avec une nuance d'inquiétude, depuis quelque temps, il se multiplient sans cesse, alors que leur espèce semblait devoir s'éteindre à une certaine époque. Si cela continue, ils deviendront presque aussi nombreux que nous ... Et il n'y a pas que cela. Ils deviennent arrogants. Ils soutiennent notre regard. Nous avons eu tort de les apprivoiser et de laisser une certaine liberté à ceux que nous utilisons comme domestiques. Ce sont ceux-là les plus insolents. L'autre jour, j'ai été bousculée dans la rue par un chimpanzé. Comme je levais la main, il m'a regardée d'un air si menaçant que je n'ai pas osé le battre.

    « Anna, qui travaille au laboratoire, m'a dit que beaucoup de choses étaient changées, là aussi. Elle n'ose plus pénétrer seule dans les cages. Elle m'a affirmé que, le soir, on y entend comme des chuchotements et même des ricanements. Un des gorilles se moque du patron en imitant un de ses tics. »

    La femme fit une pause, poussa plusieurs soupirs angoissés, puis reprit:

    « Ça y est! L'un d'eux a réussi à parler. C'est certain; je l'ai lu dans le Journal de la Femme. Il y a sa photographie. C'est un chimpanzé.

    - Un chimpanzé, le premier! J'en étais sûr, s'écria Cornélius.

    - Il y en a d'autres. Le journal en signale tous les jours de nouveaux. Certains savants considèrent cela comme un grand succès scientifique. Ils ne voient donc pas où cela peut nous mener? Il paraît qu'un de ces chimpanzés a proféré des injures grossières. Le premier usage qu'ils font de la parole, c'est pour protester quand on veut les faire obéir. »

    La femme observa encore un silence et reprit d'une voix différente, une voix d'homme assez doctorale.

    « Ce qui nous arrive était prévisible. Une paresse cérébrale s'est emparée de nous. Plus de livres; les romans policiers sont même devenus une fatigue intellectuelle trop grande. Plus de jeux; des réussites, à la rigueur. Même le cinéma enfantin ne nous tente plus. Pendant ce temps, les singes méditent en silence. Leur cerveau se développe dans la réflexion solitaire ... et ils parlent. Oh ! peu, presque pas à nous, sauf pour quelque refus méprisant aux plus téméraires des hommes qui osent encore leur donner des ordres. Mais la nuit, quand nous ne sommes pas là, ils échangent des impressions et s'instruisent mutuellement. »

    Compréhension et langue:

    1) Situez le passage.
    2) Où se passe la scène?
    3) Qui en est le personnage principal?
    4)  Quel sont les autres personnages ?
    5) Des humains retrouvent la mémoire collective et expliquent les changements produits. Quels sont ces changements?
    6) Dans quelle condition se trouve la femme qu'on fait parler? Relevez où réside le fantastique qui caractérise cette situation.
    7) Nous retrouvons une hypothèse déjà émise par mérou à son retour du site archéologique, laquelle?

    8) Le passage contient des critiques implicites, relevez-en une.
    9) L'œuvre de Pierre Boule est construite sur le paradoxe. Justifiez cela en vous basant sur cette scène.
    10) En conclusion, où réside l'importance de ce passage?

    Réponses:

    1) Après son retour du site archéologique, Mérou verra se confirmer ses hypothèses. En effet, il fera une visite guidée par Hélius, le collègue de Cornélius, au centre encéphalique où il assistera à un spectacle insoutenable.
    2) La scène se passe dans une salle au centre encéphalique.
    3)  Le personnage principal en est une femme anesthésiée sur qui on effectue des expériences afin d'en savoir plus sur l'origine de la civilisation simienne.
    4) Les autres personnages sont Hélius, le directeur du centre et Cornélius grand chercheur scientifique.
    5) Il s'agit dans ce texte de l'histoire des humains sur la planète Soror avant qu'elle soit dominée par les singes. La femme anesthésiée évoque les changements produits. On retourne à la situation normale. Ce sont les humains qui sont les  maîtres  de cette planète. Plusieurs changements se sont produits dans le comportement des singes: Ils sont devenus arrogants, insolents, menaçants, grossiers, désobéissants". 
    6) La femme  qui parle est anesthésiée, hypnotisée. Ce qui est plus insolite c'est la double voix de la femme tantôt féminine, tantôt masculine. D'où le fantastique de la scène.
    7) Nous retrouvons une hypothèse déjà énoncée par Mérou:
    Une paresse cérébrale s'est emparée de nous……….Pendant ce temps les singes méditent en silence. C'est la dernière hypothèse de Mérou après son retour du site archéologique.
    8) Le passage  contient des critiques implicites:
    " Certains savants considèrent cela comme un grand sucés scientifique. Ils ne voient pas où cela peut nous mener"
    9) On ne peut parler de l'œuvre de Pierre Boule, La planète des singes, sans parler du paradoxe ou inversion des rôles. D'ailleurs tout redevient normal si on remplaçait singes par homme et vice versa. Tout rentre dans l'ordre. C'est pour cela qu'on doit savoir le rôle important du paradoxe dans l'œuvre. Cette femme sur qui on fait des expériences est tel un singe dans nos laboratoires de recherches scientifiques. Mais dans cette scène et uniquement dans cette scène, on revient à la situation normale quand la femme anesthésiée évoque le passé et on retrouve tout à coup les hommes maîtres de la planète. D'ailleurs on s'est tellement habituée à la situation inverse qu'on n'arrive pas à comprendre dans un premier temps de quoi parle la femme; surtout quand elle dit" ça y est! L'un d'eux a réussi à parler." On croit dans un premier temps que c'est un humain de la planète qui a réussi à parler tellement on s'est habitué au mutisme des humais telle Nova et les siens
    10) L'importance de ce passage réside dans la confirmation de l'hypothèse de Mérou" cette planète a connu une civilisation humaine d'une part, elle met à nu la cruauté des chercheurs scientifiques qui n'arrêtent pas leur expériences sur les animaux ; nous voici dans la même situation.

    NB: On n'attend pas des réponses aussi longues de la part des élèves. La longueur des réponses est voulue dans la mesure où cela permet aux élèves de comprendre mieux encore les passages et l'œuvre de façon générale.


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    Etude de texte :par TaRik TaiSir

    TROISIEME PARTIE CHAPITRE X La scène du baiser (p 184-185)

    Cela doit être possible. Mais ce n'est pas aux difficultés et aux dangers que je songe en ce moment. Je ne puis me défendre contre la vague de mélancolie qui m'a assailli tout à l'heure, à la pensée de quitter la planète Soror, Zira et mes frères, oui, mes frères humains. Vis-à-vis de ceux-ci, je me fais un peu l'effet d'un déserteur. Pourtant, il faut avant tout sauver mon fils et
    Nova. Mais je reviendrai. Oui, plus tard, j'en fais le serment en évoquant les prisonniers des cages, je reviendrai avec d'autres atouts.
    Je suis si éperdu que j'ai parlé tout haut.
    Cornélius sourit.
    « Dans quatre ou cinq ans de votre temps à vous, voyageur, mais dans plus de mille années pour nous autres sédentaires. N'oubliez pas que nous avons aussi découvert la relativité. D'ici là... j'ai discuté du risque avec mes amis chimpanzés et nous avons décidé de le prendre. »
    Nous nous séparons, après avoir pris rendez-vous pour le lendemain. Zira sort la première.
    Resté un instant seul avec lui, j'en profite pour le remercier avec effusion. Je me demande intérieurement pourquoi il fait tout cela pour moi. Il lit dans ma pensée.
    « Remerciez Zira, dit-il. C'est à elle que vous devez la vie. Seul, je ne sais pas si j'aurais pris tant de peine et couru tant de risques. Mais elle ne me pardonnerait jamais d'être complice d'un meurtre... et, d'autre part... »
    II hésite. Zira m'attend dans le couloir. Il s'assure qu'elle ne peut entendre et ajoute très vite, à voix basse :
    « D'autre part, pour elle comme pour moi, il est préférable que vous disparaissiez de cette planète. »
    II a repoussé la porte. Je suis resté seul avec Zira et nous faisons quelques pas dans le couloir.
    « Zira ! »
    Je me suis arrêté et l'ai prise dans mes bras. Elle est aussi bouleversée que moi. Je vois une larme couler sur son mufle, tandis que nous sommes étroitement enlacés. Ah ! Qu’importe cette horrible enveloppe matérielle ! C'est son âme qui communie avec la mienne. Je ferme les yeux pour ne pas voir ce faciès grotesque que l'émotion enlaidit encore. Je sens son corps difforme trembler contre le mien. Je me force à appuyer ma joue contre sa joue. Nous allons nous embrasser comme deux amants, quand elle a un sursaut instinctif et me repousse avec violence.
    Alors que je reste interdit, ne sachant quelle contenance prendre, elle enfouit son museau dans ses longues pattes velues, et cette hideuse guenon me déclare avec désespoir, en éclatant en sanglots.
    « Mon chéri, c'est impossible. C'est dommage, mais je ne peux pas, je ne peux pas. Tu es vraiment trop affreux !

    La planète des singes
    Pierre Boule

    Questions
    Quelles sont les relations entre le héros et Zira ?
    Dans quel lieu se trouvent –ils ? Sont-ils seuls ?
    Ulysse/Taylor est-il un rival possible pour Cornélius ?
    Quel personnage repousse l’autre ?
    Pourquoi ? Quelle est la signification de ce baiser ?

    ========================================================================

    CHAPITRE XII, (troisième partie) :par TaRik TaiSir

    Texte

    Phyllis et Jinn élevèrent ensemble leur tête penchée sur le manuscrit et se regardèrent un long moment sans prononcer une parole.
    « Une belle mystification», dit enfin Jinn, en se forçant un peu pour rire.
    Phyllis restait rêveuse. Certains passages de l'histoire l'avaient émue et elle leur trouvait l'accent de la vérité. Elle en fit la remarque à son ami.
    « Cela prouve qu'il y a des poètes partout, dans tous les coins du cosmos; et aussi des farceurs.»
    Elle réfléchit encore. Cela lui coûtait de se laisser convaincre. Elle s'y résigna cependant avec un soupir.
    « Tu as raison, Jinn. Je suis de ton avis. Des hommes raisonnables? Des hommes détenteurs de la sagesse. Des hommes inspirés par l'esprit ? Non, ce n'est pas possible; là, le conteur a passé la mesure. Mais c'est dommage!
    - Tout à fait d'accord, dit Jinn. Maintenant, il est temps de rentrer. »
    Il largua toute la voile, l'offrant tout entière aux rayonnements conjugués des trois soleils. Puis il commença de manœuvrer des leviers de commande, utilisant ses quatre mains agiles, tandis que Phyllis, ayant chassé un dernier doute en secouant énergiquement ses oreilles velues, sortait son poudrier et, en vue du retour au port, avivait d'un léger nuage rose son admirable mufle de chimpanzé femelle.

    Compréhension et langue:

    1) Situez le passage.
    2) Quels sont les personnages de ce passage?
    3) Ce passage appartient auquel des récits?
    4) Ce passage représente quelle étape du récit cadre?
    5) Où se trouvent les péripéties? Jinn et phyllis en sont-ils les personnages?
    6) Quel est le type de ce texte?
    7) Ce passage constitue-t-il le dénouement du récit cadre?
    8) relevez quelques arguments qui soutiendraient que l'histoire du manuscrit n'est que belle mystification".
    9) À quel chapitre de l'œuvre on découvre l'identité de Jinn et Phyllis?

    Réponses:

    1) Il s'agit de la clausule du roman. Les deux personnages du récit cadre viennent de terminer la lecture du manuscrit rédigé par Ulysse Mérou, le narrateur et personnage principal du récit enchâssé.
    2) Jinn et Phyllis.
    3) Ce récit appartient au récit cadre.
    4) Ce passage représente la situation finale du récit cadre.
    5) Les péripéties se trouvent dans le récit enchâssé.
    6) C'est un texte argumentatif.
    7) Oui il constitue le dénouement du récit cadre. Les personnages sont Jinn et Phyllis. Le dénouement enchâssé par le retour sur Terre et la chute qui réside dans la surprise qui les attendait la Terre elle aussi est occupée par des singes.
    8) "C'est une belle mystification" " des poètes ….des farceurs…"; "ce n'est pas possible, le narrateur a passé la mesure."
    9) Enfin on découvre l'identité et la race des deux personnages (chapitre XII) à la dernière page du roman. L'histoire est lue par deux singes; le lecteur, sans s'en apercevoir, s'est identifié à des singes. Le malheur, ce singe adopte à son égard une attitude hautaine et méprisante. Le paradoxe en est arrivé à nous mêler même nous lecteurs.

    =================================================================

    Thèmes et portée satirique , par Tarik Taisir.

    Le XX ème siècle a connu des crises multiples sociale, politique et morale. Les mutations profondes de la société ont révélé des effets négatifs entraînés par les progrès scientifique et technologique; Les auteurs de la science-fiction s'interrogent sur les limites de l'esprit humain, l'évocation du monde futur"2500" leur sert de prétexte pour dénoncer certains abus du monde contemporain.

    A travers son roman, P Boule nous emmène à la rencontre de notre propre société. La vision que nous donne l'auteur de cette société simiesque pourrait être celle d'un observateur extérieur. Le roman contient plusieurs éléments soutenant cette thèse: Le professeur Antelle, le grand chercheur scientifique, ne se souvient plus de Mérou ni de son passé sur Terre. C'est en quelque sorte un refus de sa vie antérieure. Plutôt que de redevenir le grand savant qui fait des expériences sur les animaux, il se plait dans son nouveau monde, le jardin zoologique, avec des humains animalisés. Il a même grossi et se plait parmi les nouveaux membres de sa nouvelle famille. Par ailleurs, quand Mérou visitera le service encéphalique guidé par Hélius le collègue de Cornélius, il assistera au spectacle insoutenable de la femme anesthésiée qu'on fait parler. Cette femme qui représente la mémoire collective, critique, elle aussi, le progrès technique qui les a menés à cette situation" certains savants voient en cela un grand progrès scientifique. Ils ne voient pas où cela peut nous mener?". Effectivement cela les a menés au mutisme et les singes à la parole et au pouvoir sur les humains.

    Le choix du genre science-fiction n'est pas gratuit. L'auteur donne à son récit fictif une assise scientifique. La valeur argumentative est dominante, on cherche des deux cotés humains et simiesque à convaincre. Tout en étant du genre science-fiction il y a beaucoup de passage caractérisés par le fantastique. La voix double de la femme, féminine puis masculine en est un exemple.
    L'œuvre est construite sur le paradoxe, l'inversion des rôles. Les singes ont pris la place des hommes. Comment cela est-il arrivé? L'hypothèse énoncée par Mérou est confirmée par la femme anesthésiée" Une lente dégradation des hommes et une ascension progressive des singes" Ce paradoxe implique même le lecteur. En effet, l'auteur lui caché l'identité et la race des deux personnages du récit cadre, phyllis et Jinn et ce n'est qu'à la fin qu'on découvre qu'on lisait à travers le point de vue de ces deux chimpanzés qui ont pris l'histoire du manuscrit pour de une simple mystification. Or ce lecteur .s'est identifié aux deux personnages, qui ont usurpé son statut, avant de découvrir leur nature. Et comble du malheur, ces deux créatures affichent à son égard une attitude hautaine et méprisante. Le statut de lecteur est remis en question. L'homme est remplacé par des singes, pareillement aux deux personnages du second récit. Notons que le choix du genre "science-fiction"n'est pas gratuit. L'auteur donne à son récit une assise scientifique. La valeur argumentative est dominante.


    Fiche pratique

    Auteur :
    Victor Hugo

    Titre et date de publication:
    Le dernier jour d'un condamne à mort, publié en 1829.

    Genre
    Récit à la première personne ; adoption des techniques de l’autobiographie, le journal intime en particulier.

    Histoire

    Le livre est l’histoire d’un homme qui a été condamné a mort et,  il raconte ce qu’il vit pendant les dernières semaines de sa vie. Nous ne savons ni le nom de cet homme ni ce qu’il a fait pour être condamné à mort, mais nous pouvons comprendre et vivre avec cet homme ce que veut dire être condamnés à mort.
    Il nous raconte sa vie en prison ; nous parle de ses sentiments ; peurs et espoir, de sa famille ; sa fille, sa femme et sa mère.
    Il raconte aussi quelques bribes de son passé et cesse d’écrire quand arrive le moment de l’exécution.

    Composition

    Le livre comporte trois parties : Bicêtre, la Conciergerie et la Mairie.
    Bicêtre : le procès, le ferrage des forçats et la chanson ;
    La Conciergerie : le voyage vers Paris, la rencontre avec la friauche et la rencontre avec le geôlier qui lui demande les numéros pour jouer à la loterie ;
    L’Hôtel de Ville : le voyage dans Paris, la toilette du condamné et le voyage vers la Place de Grève : l’échafaud.

    Personnages

    Le condamné à mort / Les geôliers /  Sa fille  / Sa femme et sa mère / Le prêtre. / La foule

    Cadre:

    Lieux :
    Les grandes prisons de Paris : Bicêtre, la Conciergerie et l’Hôtel de Ville.

    Durée :
    Cinq semaines, à partir du moment où le protagoniste est condamné à mort jusqu’au moment où il monte sur l’échafaud.

    Thèmes

    La peine de mort / La peur / la haine / la religion / la violence contre les prisonniers /  l’injustice  / la justice

    Enonciation, focalisation

    Le narrateur à le personnage : utilisation de la première personne.
    Le narrateur # l’auteur.
    Focalisation interne : accès au point de vue du narrateur et à sa vision des choses et du monde..

    =================================================================

    Le dernier jour d‘un condamné à mort " De Victor HUGO

    Ce roman est l’un des premiers écrits par Victor Hugo.
    Dans sa préface il nous dit son souhait d’écrire un « plaidoyer contre la peine de mort »
    Pour ce faire, il donne la parole à un condamné, qui sait qu’il va mourir.
    Ce dernier ne cherche pas à rejeter la faute qu’il a commise, il ne se révolte pas… il vit, seconde après seconde, les moments qui le séparent de sa mort
    Victor Hugo lui donne la parole : et nous entendons, nous voyons, nous ressentons ce que le condamné entend, voit, ressent.
    Le point de vue interne joue à merveille, on se sent proche de cet homme ; on s’identifie à lui… on ne peut pas supporter de savoir que dans quelques heures, il va mourir et l’on éprouve un grand deuil quand les mots ne s’écrivent plus, quand la plume n’a plus de main pour la tenir.
    Magnifique et grandiose écriture que celle de Victor Hugo dans ce monologue intérieur : les procédés d’emphase, les effets surprenants de personnification, les gradations… quelle plaidoirie !

    1. Quel est le narrateur de ce roman ?

    à quelle personne est-il écrit ?
    Comment appelle-t-on ce point de vue ?
    Quelles sont les conséquences (sur le lecteur) de cette façon de raconter les choses ?
    A quel type de caméra cela correspond-il au cinéma ?

    2. Expliquez pourquoi on ne peut pas nommer cette œuvre :

    · Une autobiographie ?
    · Une confession ?
    · Un journal intime ?
    · Une lettre ?
    · Des mémoires ?

    3. Le personnage :

    · Sur ce qu’on apprend de lui, de ses façons de se conduire…, peut-on dire qu’il est : cultivé/ ignare/grossier/ pauvre ? vous appuierez votre réponse en citant un bref extrait
    · Quelles sont ses relations avec les autres prisonniers qu’il rencontre ?
    · Quels sont ses souvenirs (extraits) sur son enfance/ les femmes/ sa femme/
    · Quelles pensées a-t-il envers son enfant ?

    4. le crime

    Par quels moyens Victor Hugo parvient-il à ne pas nous révéler les actes du condamné ?
    · quand il aurait pu en parler ( au procès, ch.2)
    · à cause de l’état psychologique du condamné
    · par un artifice romanesque

    ================================================================

    Devoir de type brevet des collèges (chapitre XLVIII)

    1.Cependant la charrette avançait. A chaque pas qu’elle faisait, la foule se démolissait derrière elle, et je la voyais de mes yeux égarés qui s’allait reformer plus loin sur d’autres points de mon passage.
    En entrant sur le Pont-Au-Change, je jetai par hasard les yeux à droite en arrière. Mon regard s’arrêta sur l’autre quai, au-dessus des maisons, à une tour noire, isolée, hérissée de sculptures, au sommet de laquelle
    5.je voyais deux monstres de pierre assis de profil. […]
    Vers le milieu de ce Pont-au-Change, si large et si encombré que nous cheminions à grand-peine, l’horreur me prit violemment. Je craignis de défaillir, dernière vanité !
    Alors je m’étourdis moi-même pour être aveugle et pour être sourd à tout, excepté au prêtre, dont j’entendais à peine les paroles, entrecoupées de rumeurs.
    10.Je pris le crucifix et je le baisai.

    • Ayez pitié de moi, dis-je, ô mon Dieu ! – Et je tâchai de m’abîmer dans cette pensée.

    Mais chaque cahot de la dure charrette me secouait. Puis tout à coup je me sentis un grand froid. La pluie avait traversé mes vêtements, et mouillait la peau de ma tête à travers mes cheveux coupés et courts.

    • Vous tremblez de froid, mon fils ? me demanda le prêtre.
    • Oui, répondis-je

    16.Hélas ! pas seulement de froid.
    Au détour du pont, des femmes me plaignirent d’être si jeune.
    Nous prîmes le fatal quai. Je commençais à ne plus voir, à ne plus entendre. Toutes ces voix, toutes ces têtes aux fenêtres, aux portes, aux grilles des boutiques, aux branches des lanternes : ces spectateurs
    20.avides et cruels ; cette foule où tous me connaissaient et où je ne connaissais personne ; cette route pavée et murée de visages humains… J’étais ivre, stupide, insensé. C’est une chose insupportable que le poids de tant de regards appuyés sur vous.
    Je vacillais donc sur le banc, ne prêtant même plus d’attention au prêtre et au crucifix.
    Dans le tumulte qui m’enveloppait, je ne distinguais plus les cris de pitié des cris de joie, les rires des 25.plaintes, les voix du bruit ; tout cela était une rumeur qui résonnait dans ma tête comme dans un écho de cuivre.
    Mes yeux lisaient machinalement les enseignes des boutiques.
    Une fois, l’étrange curiosité me prit de tourner la tête et de regarder vers quoi j’avançais. C’était une dernière bravade de l’intelligence. Mais le corps ne voulut pas : ma nuque resta paralysée et d’avance
    30.comme morte.
    J’entrevis seulement de côté, à ma gauche, au-delà de la rivière, la tour de Notre-Dame, qui, vue de là, cachait l’autre. […]
    Et là la charrette allait, allait, et les boutiques passaient, et les enseignes se succédaient, écrites, peintes, dorées, et la populace riait et trépignait dans la boue, et je me laissais aller, comme à leurs rêves ceux qui 35.sont endormis.
    Tout à coup la série des boutiques qui occupait mes yeux se coupa à l’angle de la place : la voix de la foule devint plus vaste, plus glapissante, plus joyeuse encore ; la charrette s’arrêta subitement, et je faillis tomber la face sur les planches
    Adapté de Victor Hugo, Le Dernier jour d’un condamné, chapitre XLVIII

    Questions

    • Le voyage en charrette

    1. A quelle forme de discours appartient ce texte ? Justifiez votre réponse.

    2. a. Où se passe la scène ?
    b. Retracez, en relevant des indices de lieu, le parcours de la charrette du début jusqu’à la fin du texte.
    c. Quels éléments du décor marquent symboliquement le destin du condamné ?

    3. Expliquez l’expression « le fatal quai » (l. 17).

    4. De la ligne 17 à la ligne 26 :

    • relevez les mots qui appartiennent au champ lexical du bruit.
    • Pourquoi insiste-t-on sur le bruit dans ce passage ?

    5. « Mais chaque cahot de la dure charrette me secouait. Puis tout à coup je me sentis un grand froid. La pluie avait traversé mes vêtements, et mouillait la peau de ma tête à travers mes cheveux coupés et courts. » (l. 12-13)

    • Quels sont les temps verbaux que l’on trouve dans ce passage ?
    • Justifiez l’emploi de chaque d’eux.

    6. A partir de l’observation des temps verbaux, des indices de temps et de l’ordre de la narration, quelle remarque peut-on faire sur le rythme du récit ?

    • Le narrateur

    7. Relevez quelques pronoms personnels. A quelle personne la narration est-elle faite ?

    8. Pour raconter cette scène, quel type de focalisation est adopté ? Relevez dans les trois premiers paragraphes des indices qui vous permettent de justifier votre réponse.

    9. Expliquer le sens du verbe « défaillir » (l. 7)

    10. « ma nuque resta paralysée et d’avance comme morte. »(l. 29-30) : expliquez le sens de cette phrase.

    11.
    a. Quelle est l’opinion du narrateur sur la foule ? Relevez quelques adjectifs pour justifier votre réponse.
    b. Quelle est la spécificité de ces adjectifs ?

    • Réécriture
    • Transformez le passage « En entrant […] assis de profil. » (lignes 3 à 5) en utilisant la première personne du pluriel et en faisant toutes les transformations nécessaires.
    • Transformez le passage « La charrette allait […] endormis « (lignes 33 à 35) en utilisant le passé simple de l’indicatif.
    • Expression écrite

    « Tout à coup la série des boutiques qui occupait mes yeux se coupa à l’angle de la place : la voix de la foule devint plus vaste, plus glapissante, plus joyeuse encore ; la charrette s’arrêta subitement, et je faillis tomber la face sur les planches. » (l. 36 à 38)

    Ici s’arrête la narration du condamné... Le prêtre qui l’assiste raconte la suite des événements.

    Votre texte sera narratif et à la première personne. Le type de focalisation sera externe : le prêtre ne connaît pas les pensées du condamné mais peut se livrer à des interprétations et peut faire partager ses émotions et ses opinions au lecteur. Vous tiendrez compte du lieu et des personnages indiqués par le texte de Victor Hugo et respecterez les temps utilisés par l’écrivain dans le texte. Il s’agira d’émouvoir le lecteur et le convaincre de l’inhumanité de la condamnation. Enfin, il sera tenu compte de l’orthographe et de la correction de la langue.

    ==============================================================================

    Fiction et argumentation

    TEXTE

    Incarcéré et condamné à mort pour des raisons inconnues du lecteur, un homme attend son exécution. Dehors, dans la lumière pâle du matin, la guillotine projette son ombre sur le pavé. Sur le papier, il jette ses angoisses, se souvient du bonheur enfui. Au chapitre XXVI, il se montre préoccupé de l’avenir de sa fille.

    Il est dix heures.
    Ô ma pauvre petite fille ! encore six heures, et je serai mort ! Je serai quelque chose d’immonde qui traînera sur la table froide des amphithéâtres1 ; une tête qu’on moulera d’un côté, un tronc qu’on disséquera de l’autre ; puis de ce qui restera, on en mettra plein une bière2, et le tout ira à Clamart3.
    5Voilà ce qu’ils vont faire de ton père, ces hommes dont aucun ne me hait, qui tous me plaignent et tous pourraient me sauver. Ils vont me tuer. Comprends-tu cela, Marie ? Me tuer de sang-froid, en cérémonie, pour le bien de la chose ! Ah ! grand Dieu !
    Pauvre petite ! ton père qui t’aimait tant, ton père qui baisait ton petit cou blanc et parfumé, qui passait la main sans cesse dans les boucles de tes cheveux comme sur de la soie, qui prenait ton joli
    10 visage rond dans sa main, qui te faisait sauter sur ses genoux, et le soir joignait tes deux petites mains pour prier Dieu !
    Qui est-ce qui te fera tout cela maintenant ? Qui est-ce qui t’aimera ? Tous les enfants de ton âge auront des pères, excepté toi. Comment te déshabitueras-tu, mon enfant, du Jour de l’An, des étrennes, des beaux joujoux, des bonbons et des baisers ?
    15– Comment te déshabitueras-tu, malheureuse orpheline, de boire et de manger ?
    Oh ! si ces jurés l’avaient vue, au moins, ma jolie petite Marie ! ils auraient compris qu’il ne faut pas tuer le père d’un enfant de trois ans.
    Et quand elle sera grande, si elle va jusque-là, que deviendra-t-elle ? Son père sera un des souvenirs du peuple de Paris. Elle rougira de moi et de mon nom ; elle sera méprisée, repoussée, vile
    20à cause de moi, de moi qui l’aime de toutes les tendresses de mon cœur. Ô ma petite Marie bien-aimée ! Est-il bien vrai que tu auras honte et horreur de moi ?
    Misérable ! quel crime j’ai commis, et quel crime je fais commettre à la société !
    Oh ! est-il bien vrai que je vais mourir avant la fin du jour ? Est-il bien vrai que c’est moi ? Ce bruit sourd de cris que j’entends au-dehors, ce flot de peuple joyeux qui déjà se hâte sur les quais,
    25 ces gendarmes qui s’apprêtent dans leurs casernes, ce prêtre en robe noire, cet autre homme aux mains rouges, c’est pour moi ! c’est moi qui vais mourir ! moi, le même qui est ici, qui vit, qui se meut, qui respire, qui est assis à cette table, laquelle ressemble à une autre table, et pourrait aussi bien être ailleurs ; moi, enfin, ce moi que je touche et que je sens, et dont le vêtement fait les plis que voilà !

    Victor HUGO, Le Dernier Jour d’un condamné, chapitre XXVI (1829)

    Notes

    1. amphithéâtre : salle d’une faculté de médecine garnie de gradins et réservée aux travaux pratiques d’anatomie.
    2. bière : cercueil.
    3. Clamart : nouvelle allusion au cimetière de Clamart, ville de la région parisienne. Cf. chapitre XII : « J’irai à mon tour les rejoindre au cimetière de Clamart, où l’herbe pousse si bien ! »

    QUESTIONS

    Questions d’analyse littéraire

    1.

    Lignes 1-2

    Qui est le narrateur dans ce texte ? Justifiez votre réponse en relevant un élément du texte. Quel autre indice montre que ce texte s’apparente à un journal intime ? Expliquez.

    (2 points)

    2.

    Lignes 2-4

    Relevez les éléments de la description de la future dépouille du narrateur. Comment représente-t-il son propre corps ? Quel effet cette description produit-elle sur le lecteur ?

    (3 points)

    3.

    Lignes 8-11

    Analysez les champs lexicaux et les connotations. En évoquant ainsi ses souvenirs avec sa fille, quelle image du passé propose-t-il ?

    (3 points)

    4.

    Lignes 12-16

    Que produit la ponctuation employée ? Par quelle figure de style le narrateur insiste-t-il sur le devenir dramatique de sa fille après son exécution ? Expliquez.

    (2 points)

    5.

    Lignes 2-17

    Quelles marques témoignent de l’implication du destinataire dans le discours ? A qui le narrateur s’adresse-t-il de façon fictive ? Quel en est l’intérêt ?

    (3 points)

    6.

    Lignes 23-28

    Sur quel aspect la modalisation des questions insiste-t-elle ? En quoi l’utilisation de la première personne permet-elle de souligner le sentiment d’étrangeté du narrateur face à sa propre situation ?

    (2 points)

    Question de synthèse

    7.

    En vous appuyant sur les réponses apportées aux questions précédentes, vous montrerez que le discours fictif du condamné à sa fille revêt une fonction argumentative. Dans quelle mesure ce texte souligne-t-il implicitement la cruauté de la peine de mort ?

    (5 points)


    Eléments de correction

    1.         narrateur : le condamné à la peine de mort
    indices : marques de la 1ère pers. (adj. poss. « ma pauvre petite fille » ; pron. pers. « je serai mort »)

    journal intime : élaboré au fil du temps, écrit dans l’attente de l’échéance
    indications temporelles absolues : « Il est dix heures. », « encore six heures »

    2.         - d’abord, l’indétermination du pron. indéf. « quelque chose d’immonde », assorti d’un adj. qual. péjoratif
    - la séparation entre « une tête (…) d’un côté, un tronc (…) de l’autre », insistant sur la dislocation du corps
    - la périphrase « de ce qui restera » et le pron. indéf. employé comme NC « le tout » achèvent de présenter le corps comme un objet, dépersonnalisé, assimilé à une pièce de boucherie

    → la description de la future dépouille du narrateur met à distance la barbarie de l’exécution, en même temps qu’elle la banalise (fonction : toucher la sensibilité du lecteur, souligner la cruauté de la peine capitale)

    3.         dans l’évocation de souvenirs avec sa fille, le narrateur utilise le champ lexical du corps, assorti d’adj. qual. exprimant l’innocence de l’enfant, sa candeur, sa vulnérabilité : « ton petit cou blanc et parfumé », « tes cheveux comme sur de la soie », « ton joli visage rond », « tes deux petites mains pour prier Dieu »

    → une image idyllique du passé, une évocation nostalgique, qui souligne d’autant plus la cruauté de la situation présente, par effet de contraste

    4.         après avoir insisté sur les souvenirs merveilleux avec sa fille, le narrateur envisage le devenir de sa fille après son exécution, au moyen de questions rhétoriques, de manière à induire l’approbation du destinataire quant à la cruauté de condamner non seulement le père (à la peine capitale), mais aussi sa fille (au désespoir, à la solitude)

    → la ponctuation exclamative (« Oh ! si ces jurés l’avaient vue, au moins, ma jolie petite Marie ! ») vient renforcer l’expression du sentiment tragique

    5.         l’apostrophe, assortie d’adj. qual. insistant sur la déploration du malheur (« Ô ma pauvre petite fille ! », « Pauvre petite ! », « malheureuse orpheline »), permet au narrateur de s’adresser solennellement à sa fille

    → la fille est non seulement le destinataire fictif de ce discours, mais elle constitue surtout pour le narrateur un argument venant corroborer le caractère inhumain de la condamnation à mort

    cf. la périphrase : « le père d’un enfant de trois ans »
    cf. l’anaphore : « ton père qui t’aimait tant, ton père qui baisait ton petit cou blanc et parfumé »

    6.         la modalisation, à la forme interrogative (« est-il bien vrai ? »), renforcée par l’anaphore, accentue le sentiment d’étonnement que veut susciter le narrateur

    de même, le pron. pers. objet (« c’est moi qui vais mourir ! ») ou substantivé (« ce moi que je touche ») insiste grammaticalement sur l’identité tragique entre l’énonciateur et le personnage

    7.         [évaluer la capacité de l’élève à approfondir l’analyse des procédés précédents par l’interprétation générale du texte : fonction argumentative de la fiction, notamment toucher la sensibilité du lecteur]

                                     Fin par tarik taisir du :www.clubtarek.r8.org et avec www.oudaya.tk

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    W
    slt svp ou je px trouver le schema actanciel de "la boite a merveille"
    kalam
    • Au début la cause qui me laisse faire ce blog c'est l'idé :j'idolatre la littérature et toujour discréte ,capable et hardi de chercher et rechercher dans le fond de la vie .Le blog est un occasion d'or de bombé toutes les facultés moral,oral et conscienses
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